Objets connectés : le marché fera le tri

Alors que la déclinaison lyonnaise du Salon Enova* s'est tenue mi-février et que pléthore d'innovations ont été présentées, comment distinguer applications "gadget" et véritables services apportés par les objets connectés innovants ? Le point avec Vincent Lagnier, responsable partenariats et services chez Cap'Tronic, une structure créée par Bpifrance et le CEA afin d'aider les PME à intégrer des solutions électroniques dans leurs produits.

"Les ingénieurs qui accompagnent des projets dans le domaine de l'électronique depuis plus de 20 ans n'arrivent eux-mêmes pas à prédire ce qui va marcher ou pas", observe Vincent Lagnier, responsable des services chez Cap'Tronic. La structure, fondée en 1991 par Bpifrance et le CEA vise à améliorer la compétitivité des PME grâce à l'intégration de solutions électroniques et de logiciel embarqué dans leurs produits. Un rôle important à l'heure où les objets connectés explosent et où les PME doivent faire face au challenge de la transformation numérique.

"Globalement nous intervenons à part à peu près égale dans l'industrie, dans l'habitat et les lieux publics, dans la e-santé et les dispositifs médicaux connectés et enfin dans le domaine des sports et des loisirs, grâce à 25 ingénieurs de terrain sur les 35 personnes que compte Cap'Tronic", détaille Vincent Lagnier.

Aujourd'hui financé par la direction générale des entreprise (ministère de l'Economie), le programme Cap'Tronic, dont le siège est à Grenoble, mais avec une couverture de l'ensemble du territoire national, permet d'intervenir à hauteur de 5 à 12 000 euros pour le développement initial des projets, qui doivent ensuite se tourner vers Bpifrance.

Du M to M à l'IoT

Au départ l'introduction de l'électronique dans les objets avait davantage vocation à apporter des caractéristiques supérieures en termes de puissance, de commande ou d'économie d'énergie, alors que sa diffusion est actuellement beaucoup plus large, souvent dévolue à faire communiquer les objets connectés entre eux.

"La désignation Machine to Machine (M to M) qui est tombée en désuétude fait désormais ringard et il est plus actuel de parler d'Internet of Things (IoT) pour être à la page. Mais, c'est un peu la même chose", décode Vincent Lagnier pour élargir la sphère des initiés. Reste que les projets sont variés, et les développements technologiques en coulisse souvent compliqués.

Lire aussi : SIdO : l'écosystème des objets connectés se met en marche

Par exemple, le projet de la société Terradona (Aix-en-Provence). Elle intègre de l'électronique dans les containers à verre de sorte à inciter les gens à recycler bocaux et bouteilles, en les récompensant via une application sur smartphone par un crédit de points utilisables chez les commerçants à proximité.

Ou encore, en matière de sécurité préventive, l'intégration d'électronique dans des capteurs de serrage de boulons servant à attacher les rails de chemin de fer. Le but est de permettre une maintenance prédictive et éviter tout nouvel accident lié au desserrage de boulon.

Succès de la French Tech au CES Las Vegas

Évènement incontournable faisant référence dans le domaine de l'électronique, le Consumer Electronic Show (CES) a révélé cette année de nombreuses applications sur les marchés de l'industrie et des services en B2B, malgré son positionnement au départ très orienté sur les produits de consommation. Mais le B2C reste un marché très important des objets connectés.

Au rang des "révélations", 19 startups françaises, dont six de la région Auvergne Rhône-Alpes parmi lesquelles trois accompagnées par Cap'Tronic : la société lyonnaise De Rigueur dans la catégorie Portable Power, qui propose un chargeur de portable par induction à partir de l'étui; la société installée à Annecy In & Motion dans la catégorie Wearable Technologies pour un airbag destiné aux skieurs en compétition et enfin la grenobloise Enlaps dans la catégorie Digital imaging pour la réalisation de Timelaps (séquences vidéo accélérées).

Un potentiel de 15 milliards d'euros d'ici 2020

"Les évolutions technologiques, matérielles comme logicielles, permettent désormais à toutes les entreprises d'aller vers toujours plus d'intelligence et de connectivité", conclut Vincent Lagnier. L'informatique et l'électronique communicante se sont démocratisées et répandues sur tous les secteurs, les acteurs pouvant désormais s'appuyer sur des outils, des technologies et des solutions adaptées et standardisées pour faciliter leur intégration. Selon l'Institut Montaigne, le secteur a un potentiel de 15 milliards d'euros à horizon 2020 pour la France. Mais tous les produits n'auront pas leur place. Le marché fera donc le tri.

*Le salon des technologies et des services dédié à l'électronique, l'embarqué, l'IoT (« Internet of Things »), la mesure, la vision et l'optique

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