"Notre objectif est d'être une entreprise viable afin de pratiquer le journalisme dans lequel on croit. C'est-à-dire, raconter des histoires de vie, des histoires fortes, des histoires vraies", explique Charles-Henry Groult, cofondateur du média "Le quatre heures". Ce pure player a remporté jeudi la finale du concours des Têtes chercheuses. Cette première édition, organisée par le club de la presse de Lyon, avait pour but de récompenser un projet éditorial innovant et soutenable économiquement, dans un contexte où l'écosystème médiatique est en pleine mutation, renforcée par la publication du rapport gouvernemental Charon visant à "réinventer les rédactions".
"Entreprise de presse du début à la fin"
Projet initié sur les bancs de l'école du Centre de formation des journalistes (CFJ), ce jeune média reconnu par le CCAP, propose une fois par mois, à "l'heure du gouter", un reportage long format, multimédia, et immersif. Rompant avec l'information en continu, les contenus traitent de "sujets au cœur des grands enjeux de société actuels".
Pour financer ce projet, l'équipe a misé exclusivement sur l'abonnement. Actuellement, le site compte 800 fidèles, dont 80 % abonnés à l'année (19,80 euros). Le chiffre d'affaires cumulé depuis 2014 est de 13 000 euros. L'objectif est d'atteindre les 3 000 abonnées d'ici 2017. Avec cette victoire, la jeune pousse, qui ne se définit pas "comme une startup mais comme une entreprise de presse du début à la fin", bénéficiera d'un mécénat de compétence dans le domaine juridique, proposé par Lamy et Associé. Et d'un programme d'incubation de 6 mois au campus René Cassin. Lors du pitch, le porteur de projet avait clairement signifié au jury son "besoin d'obtenir cette récompense pour structurer l'entreprise".
Inkyfada, encre numérique et révolte
Le jury, présidé par le grand reporteur Manuel Tissier, et composé de spécialistes de la mutation numérique, a également décerné un prix coup de cœur. Le pure-player tunisien "Inkyfada" a été primé. "Nous avons voulons récompenser ce projet innovant, solide financièrement et surtout, qui évolue dans un contexte très difficile", a souligné le jury.
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