En région, l'entreprise LDLC est devenue depuis deux ans le porte-drapeau de la semaine de quatre jours. C'est maintenant au tour de la Métropole de Lyon de se lancer.

Sur Twitter, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, a annoncé aujourd'hui une dizaine de mesures sociales pour les agents de la collectivité. Parmi ces mesures : l'expérimentation dès septembre 2023 de la semaine de quatre jours, pour les agents volontaires.

Contactée, la Métropole de Lyon affirme vouloir mener cette expérimentation pour organiser « un autre rapport au travail » plus équilibré entre le temps de vie et le professionnel. Dernièrement, le CHU de Nantes s'était aussi essayé à la semaine de quatre jours, pour les mêmes raisons.

Sept mois d'expérimentation

Cette expérimentation se fera sans réduction de salaire, mais sans réduction d'horaires non plus. « Parce que nous sommes la fonction publique, nous sommes obligés de travailler 1.607 heures par an et nous n'avons pas le droit de diminuer le temps de travail. », explique la Métropole. A l'inverse de LDLC, par exemple,où les salariés travaillent 32 heures par semaine. « Mais cela pourra permettre aux agents en temps partiel de repasser en temps plein », défend la collectivité. L'amplitude horaire d'une journée ne pourra toutefois pas dépasser huit heures maximum.

120 services ont été identifiés pour cette expérimentation. Sont en revanche exclus les fonctions soumises à des sujétions, avec une forte pénibilité comme les égoutiers ou les agents de la collecte.

La Métropole a un taux de vacance de 10%, cela pourrait aussi être un moyen d'attirer de nouvelles génération selon elle qui « ont un rapport différent au travail. »

De son côté, Simon Davias de la CFDT Métropole de Lyon se dit « dubitatif » quant à cette semaine de quatre jours. « Les agents vont travailler un jour en moins, peu de monde risque d'être intéressé. » Il y voit également un éventuel « souci de cohésion des équipes. » Il pointe par ailleurs la répartition du temps de travail. « On sait que certains cadres font déjà plus d'heures que prévu. Globalement, le sujet est rattaché au problème du manque d'effectif. »

C'est sur la question des RTT que la CFDT a également des craintes, car l'expérimentation, en ferait perdre à certains agents. Aujourd'hui une « formule » permettrait à certains agents de continuer à bénéficier de 5,5 jours de RTT (contre 21 jours actuellement), pour les ceux qui ont des semaines à plus de 35 heures. Pour les autres, le nombre de RTT serait réduit. « Au lieu d'avoir des RTT, elles sont réparties en un jour par semaine », défend la Métropole. Il est aussi possible dans le cadre de cette expérimentation de faire une semaine en quatre jours et une semaine en cinq jours.  Ces modalités resteront à définir selon les agents.

Le temps de l'expérimentation se fera de septembre 2023 à juin 2024. « Nous allons aussi évaluer l'impact sur le fonctionnement de nos services publics, le fonctionnement du collectif, des équipes et les impacts individuels comme la réduction du stress ou l'absentéisme », explique la Métropole. Si elle est concluante, l'expérimentation sera adoptée et généralisée en septembre 2024.