[Insertion 7/7] Boston, l'exemple américain

Marqué d'abord par une collaboration économique, le partenariat entre Lyon et Boston s'est étendu aux enjeux sociaux et culturels. Les deux villes veulent partager leur expérience en matière d'innovation sociale. Sixième et dernier volet de notre série consacrée à l'insertion.
(Crédits : Maxime Hanssen/ADE)

Marty Walsh est un homme résilient, un responsable politique au parcours de vie atypique. Issu de la classe ouvrière catholique, victime d'un cancer à sept ans, alcoolique pendant de nombreuses années, le maire de Boston a résisté à toutes ces étapes, lui permettant de gravir les échelons pour s'installer à l'hôtel de ville en 2013.

Ce fils d'immigré irlandais a été réélu haut la main le 7 novembre 2017 (65,38 % des suffrages), signe de la pertinence de son action aux yeux des électeurs. Il mène une politique sociale et économique inclusive.

Une philosophie partagée par la métropole de Lyon, une sorte de social-démocratie où la performance économique doit être le préalable pour développer une action sociale ambitieuse. Cette vision commune a notamment pris corps à travers la signature d'un mémorandum de coopération (2016-2020), actée en février 2016, entre Marty Walsh et Karine Dognin-Sauze, vice-présidente à l'innovation à la métropole de Lyon.

"Nous sommes honorés que Lyon soit devenu un partenaire grandissant de la ville de Boston. Notre partenariat continuera d'élargir les objectifs économiques, sociaux, culturels et environnementaux qui profitent mutuellement aux deux villes", déclarait alors le maire.

Au programme de ce document : le souhait de renforcer les implantations d'acteurs économiques dans chacune des deux villes (initié notamment par le programme Big Booster). Mais également les volets culturel et social.

"Ce sont des mesures qui visent, à terme, à combler l'écart entre les conditions de vie et de santé entre les résidents de différents quartiers, et de prévenir l'exclusion sociale", expliquait Karine Dognin-Sauze.

Le focus porte notamment sur les jeunes entrepreneurs, particulièrement ceux issus des quartiers en difficulté.

Accessible à tous

À titre d'exemple, Boston a fondé le Roxbury innovation center. Situé en plein cœur de ce quartier défavorisé, il permet aux jeunes de développer leur projet entrepreneurial. Il se veut le symbole que l'acte d'entreprendre doit être accessible à tous, et non pas uniquement réservé aux étudiants voisins du MIT ou de Harvard, ces deux grandes universités mondiales.

Une initiative qui avait retenu l'attention des dirigeants lyonnais, lors d'une nouvelle visite dans la capitale du Massachusetts, en février 2017. Dans le même temps, la Métropole développait de nouveaux pôles entrepreneuriaux, à Givors, La Duchère et à Neuville, avec une volonté commune : permettre à tous - quelles que soient la classe sociale ou l'origine géographique -, d'entreprendre dans de bonnes conditions. Si la vision politique est partagée, reste désormais à créer des passerelles concrètes entre les deux rives de l'Atlantique.

"Nous devons mettre les bouchées doubles. Il faut poser de nouveau les priorités, et ces dernières doivent s'inscrire dans des actions et des plannings d'application", conclue Karine Dognin-Sauze.

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