"A Deux pas de chez nous", un drive bio, local, mais pas encore rentable

Il y a un an tout juste, Eugénie Grimonet, Gaëlle Gonon et Jacques Rodriguez créaient "A deux pas de chez nous", à la Talaudière (Loire). Un drive proposant uniquement des produits bio, et majoritairement locaux. Séduisant, mais non rentable, le concept doit aujourd’hui faire ses preuves.

La première est travailleuse sociale en reconversion professionnelle après un licenciement économique, la seconde agricultrice bio dans le Forez, le troisième enseignant en informatique. A eux trois, Eugénie Grimonet, Gaëlle Gonon et Jacques Rodriguez affichent à peine 100 ans. En septembre 2016, ils se sont associés pour créer l'entreprise "A deux pas de chez nous". Le concept : un drive proposant uniquement des produits bio et locaux, une première dans la région. "L'histoire a commencé en fait il y a trois ans. Je m'occupais alors d'un groupement d'achats bio, via une plateforme, dans mon quartier de la Métare. Une des familles connaissait une agricultrice bio, Gaëlle. Elle m'a expliqué qu'elle avait envie de vendre ses produits en ligne".

800 produits bio et locaux

Les deux jeunes femmes se sont tournées vers une de leurs connaissances, expert en informatique, pour créer le site. Sans plus de calculs, sans business plan, sans d'autres moyens que leur motivation et les 3 000 euros collectés sur la plateforme de financement participatif Kisskissbankbank, les trois compères se sont jetés dans l'aventure.

A la création, "A deux pas de chez nous" comptait 12 producteurs et 400 références produits à son catalogue. La petite entreprise a séduit aujourd'hui 24 producteurs et peut proposer 800 articles : des légumes, des fromages, de la viande, des œufs, mais aussi de l'épicerie, des produits pour la maison....Le tout étiqueté bio et production locale.

Les clients passent commande sur le site et viennent récupérer leurs produits le jeudi après-midi à la ferme. Le business model est basé sur la commission : "A deux pas de chez nous", applique 15 % de commission au prix "fixé" par le producteur. "Hors de question d'imposer quoi que ce soit au producteur, aucune pression. Il décide seul de son tarif et de la quantité qu'il peut nous mettre à disposition".

Objectif : rentabilité

Une bienveillance et un idéal, décalés dans le monde de la distribution, expliquant sans doute la non-rentabilité de l'affaire. Sur cette première année d'exercice, les trois associés ont enregistré 1 500 commandes, pour un chiffre d'affaires de 60 000 euros. Le résultat n'est pas communiqué mais aucun des associés ne se rémunère pour l'instant. *

"L'objectif est de pouvoir rémunérer au moins mon poste d'ici l'été prochain", précise Eugénie Grimonet. La jeune maman de trois enfants pour 28 ans à peine, sourit : "C'est un projet altruiste. Nous nous sommes lancés sans vraiment savoir où nous mettions  les pieds».

Et d'indiquer : "nous sommes désormais à un tournant. Il faut soit se professionnaliser, soit arrêter".

Inutile de préciser que les trois associés mettent tout en œuvre pour atteindre la seconde option, et atteindre un chiffre d'affaires de 100 000 euros sur l'exercice 2017/2018 en cours, avec 70 commandes par semaine. Eugénie suit ainsi une formation de webmarketing et développe les livraisons à domicile ainsi que la mise en place de nouveaux points de vente. Un autre jour de retrait est en cours de réflexion. "Mais nous ne pourrons jamais devenir un vrai drive ! Un jambon ne se prépare pas en deux heures".

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