Comment se sentir mieux en s'alimentant sainement? La question ayant été soulevée par ses membres, un comité d'entreprise d'Alstom en Isère a invité Anne Piovesan, et sa partenaire Patricia Laager, spécialisée en diététique chinoise, à présenter les bienfaits d'une nutrition saine aux salariés de l'entreprise... et à tordre le cou aux préjugés.

« Ce n'est pas triste de manger sainement! On peut faire de la gastronomie en bio! » martèle la fondatrice de la société de consultation Déjeuners sur l'herbe, qui a déjà mis en place des repas entièrement biologiques en collectivités.

Reprendre en main son alimentation

Chez ERDF, c'est l'entreprise elle-même qui a sollicité Anne Piovesan. « La demande n'était pas formulée pour améliorer la productivité, relève Mme Piovesan. Mais il y avait une vraie envie d'informer les salariés sur la qualité des produits et les alternatives alimentaires. » Après le site de Chambéry, d'autres employés d'ERDF de la région pourraient recevoir les conseils de Mme Piovesan en 2015.

Les participants des ateliers se montrent surpris de la multitude de composants qu'on retrouve dans les produits transformés. « C'est devenu de la chimie, affirme Anne Piovesan. Regardez une étiquette de produit transformé... Il faut des connaissances en agrochimie pour la comprendre! »

Anne Piovesan leur parle de l'importance d'utiliser des produits de saison, issus de l'agriculture biologique, et cultivés localement. Elle affirme éveiller la curiosité des employés en montrant qu'il est possible manger autrement que ce qu'affirment les publicités... sans que cela coûte cher. « Les gens s'étonnent. Ils me disent : mais on ne nous l'avait jamais dit! Dès lors, ils ont envie d'aller voir plus loin et de devenir acteurs de leur alimentation. »

A chacun son rythme

Au-delà de l'information, Anne Piovesan invite les employés à passer à l'action, en leur suggérant des conseils basés sur la diététique chinoise, sur la santé environnementale et sur la naturopathie, par exemple pour réussir les associations alimentaires. « Il n'est pas normal d'avoir sommeil après un repas, illustre-t-elle. Et on peut éviter des désagréments en s'abstenant de terminer un repas par un laitage ou un fruit frais. »

Après les ateliers, les participants changent leurs habitudes culinaires. « Chacun y va à son rythme, observe Mme Piovesan. Certains ont besoin de tout révolutionner tout de suite. D'autres introduisent des changements progressivement. »

La demande des entreprises est telle qu'en 2015 Anne Piovesan a réservé les cuisines du lycée hôtelier de Challes-les-Eaux pour y proposer des ateliers de cuisine. Durant des sessions de quatre heures, des salariés cuisineront des produits de saison en suivant les recettes et les conseils de la consultante.

Remplacer la cantine par la saine cuisine

Anne Piovesan prévoit même d'aller plus loin : elle pourrait bientôt aller cuisiner au sein même des entreprises! L'idée intéresse fortement Jérôme Caviglia, directeur du bureau d'études Atemia, une société de conseil en développement durable. Créée en 2005, l'entreprise chambérienne de dix salariés connaît une croissance annuelle moyenne de 25% grâce à ses prestations en éco-conception d'événements et d'équipements touristiques, et à ses services en stratégie de développement durable appliqué.

« Nous devons être exemplaire si nous voulons accompagner nos clients, explique Jérôme Caviglia. Je veux faire d'Atemia un laboratoire d'entreprise responsable. » Dans ce sens, le dirigeant d'entreprise associe clairement l'alimentation saine avec le mieux-être au travail, nécessaire à l'épanouissement de son personnel, indique-t-il.

Il est déjà prévu qu'Anne Piovesan intervienne durant les séminaires d'Atemia pour informer les salariés sur l'intégration d'une alimentation saine dans leur réalité professionnelle, faite de déplacements et de journées à rallonges.

Mais Atemia pourrait bien ne pas s'arrêter en chemin. L'entreprise envisage de proposer un repas en interne, concocté sur place par Anne Piovesan, une fois par semaine. « Plutôt que de fournir des tickets restaurant, pourquoi ne pas faire du repas un moment de convivialité en équipe, où nous découvririons ensemble des produits locaux et des recettes savoureuses », se délecte déjà Jérôme Caviglia.

>> Pendant les fêtes de fin d'année, retrouvez sur notre site notre série consacrée aux innovations et concepts gastronomiques

Anne Piovesan recommande aux lecteurs d'Acteurs de l'économie sa recette, saine et bio, de Petits rochers au chocolat blanc, cranberries et coco :

• Pour 25 petits rochers :
• 200 g de chocolat blanc
• Une cuillère à soupe de cranberries
• Une demie cuillère à café de gingembre en poudre
• 8 centilitre de crème d'avoine
• 20 grammes de noix de coco râpée
• 20 g de petits flocons d'avoine
• Eau de source

• Faire tremper les cranberries dans de l'eau de source afin de les réhydrater. Cette opération ne sera pas nécessaire si les cranberries sont bien fraîches et charnues.
• Hacher grossièrement le chocolat au couteau.
• Le réserver dans un récipient creux et le placer au bain-marie avec la crème d'avoine et le gingembre.
• Laisser fondre l'ensemble.
• Incorporer les cranberries et mélanger.
• Laisser refroidir à température ambiante, couvrir et réserver 1 heure au frais.
• Dans une poêle à sec et à feu doux, torréfier les flocons d'avoine avec la noix de coco en remuant régulièrement. Disposer sur une assiette.
• A l'aide d'une petite cuillère, prélever la valeur d'une noix de pâte au chocolat, façonner une petite boule et rouler dans le mélange flocons et coco.
• Répéter l'opération jusqu'à épuisement de la pâte. Conserver les truffes dans une boîte hermétique à l'abri de la chaleur.