French Tech : A quoi sert le Pass pour "l'hyper-croissance" ?

Début 2017, deux nouvelles startups lyonnaises ont intégré le programme d'accélération Pass French Tech : Nexenture et Skilvioo. Les jeunes pousses en hyper-croissance attendent une meilleure visibilité ainsi que davantage de crédibilité grâce à ce programme qui s'étend sur un an. Mais la nouveauté cette année réside également dans les orientations prises par Lyon French Tech pour mener à bien le programme sur le territoire.
La Hall Girard sera le lieu totem de Lyon French Tech.

En 2017, la startup lyonnaise Nexenture compte "plus que doubler" la croissance de son chiffre d'affaires, avec un développement aux Etats-Unis dès 2018. "Cela signifie que nous avons beaucoup de choses à préparer dès cette année", souligne Maxime Vignon, cofondateur de la jeune pousse spécialisée sur le marché des plateformes collaboratives pour les entreprises.

Des ambitions de développement poussées par l'obtention du Pass French Tech. Nexenture fait partie, avec Skilvioo, des deux startups lyonnaises qui ont été sélectionnées au début d'année pour intégrer ce programme d'accélération de la French Tech.

De jeunes pousses en hyper-croissance

Lancé en 2014, huit jeunes pousses de la métropole ont depuis bénéficié de cet accompagnement qui repose avant tout sur un mécénat de compétences, avec des partenaires nationaux comme bpifrance, Business France, la Caisse des dépôts ou encore la direction générale des entreprises, via les direccte.

Le pass vise à aider dans leur développement les futures pépites, en répondant à leurs problématiques spécifiques. Mais pour intégrer le programme, elles doivent répondre à plusieurs critères. Le principal est l'hyper-croissance. "L'évolution de la croissance du chiffre d'affaires de l'entreprise doit être d'au minimum 75 % sur deux ans", précise Maud Charaf, responsable entrepreneuriat et croissance au Clust'R Numérique. Depuis 2016, il est l'un des opérateurs du Pass French Tech sur le territoire pour les entreprises du numérique.

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Entreprises "championnes"

Pour les nouveaux entrants, l'intégration dans ce programme fait figure de "caisse de résonnance" et va leur permettre une meilleure visibilité, notamment à l'international. Mais surtout cette "marque" va leur apporter "de la crédibilité. Certaines sociétés trouvent cela risqué de travailler avec une jeune entreprise", explique Christophe Allois, président de Skilvioo, dont l'objectif est de développer l'innovation pédagogique par les compétences au sein des organismes de formation, grâce à la mise en place d'un langage commun. "Nous sommes identifiés comme des entreprises championnes", confirme Maxime Vignon.

Plus concrètement, il attend des conseils de l'Inpi sur les questions de brevets ou de propriété intellectuelle à l'international, mais aussi des aides sur l'aspect organisationnel.

"Notre problématique aujourd'hui est : 'Comment bien recruter ?' En ce début d'année, nous embauchons de nouveaux équipiers toutes les deux semaines."

Portes ouvertes

L'obtention du pass "nous a ouvert des portes que nous n'aurions pas pu franchir seuls, comme un contact à la Région, où nous avons directement pu rencontrer le bon interlocuteur", souligne Christophe Allois.

Ce fut également le cas pour Réputation VIP, membre de la première promotion du Pass French Tech (2014-2015). "Nous avons peut-être eu des financement plus avantageux grâce à ce programme. En tout cas, nous avons été mieux traités. Pour une entreprise comme la nôtre, qui mise sur la recherche et développement, cet aspect est important", se souvient Bertrand Girin, CEO de la jeune pousse. Pour lui, le seul bémol est le manque d'interactions entre les différents lauréats. Une situation à laquelle Lyon French Tech compte bien remédier cette année.

Des nouveautés pour 2017

"Nous voulons fédérer ces startups pour qu'elles puissent échanger ensemble. Nous avons imaginé la mise en place d'un club des lauréats, avec l'organisation de petits-déjeuners un fois tous les deux mois, qui seraient déclinés en fonction des métiers (CEO, CTO, DRH) ou avec des entrées spécifiques sur l'international, ou le marché", détaillent Maud Charaf et Virginie Delplanque, déléguée générale de Lyon French Tech.

Mais il ne s'agit pas du seul changement cette année dans la mise en œuvre du Pass French Tech à Lyon. "Jusqu'à présent, nous n'opérions que sur la métropole. Mais pour 2017, nous souhaitons étendre notre sourcing à l'Auvergne, en s'appuyant sur une structure comme le Bivouac, et même jusqu'à la Bourgogne Franche-Comté", indique Virginie Delplanque. Tout au long de l'année 2017, quatre commissions de sourcing sont prévues pour évaluer les dossiers des candidats potentiels.

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Santé et industrie

Par ailleurs, alors que le pass était initialement réservé aux entreprises du numérique, certaines métropoles bénéficient de dérogations à titre pilote. C'est le cas de Lyon French Tech qui va s'étendre aux domaines de la santé et de l'industrie. Pour la promotion 2016-2017, Lyonbiopôle sera l'opérateur du Pass French Tech pour la santé. En ce qui concerne l'industrie, "trouver un opérateur dans ce secteur sera un des challenges de 2017", souligne Virginie Delplanque.

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Des extensions tant géographiques que sectorielles qui laissent présager une augmentation du nombre de lauréats du pass. Cependant, Lyon French Tech ne s'est pas fixé de quotas à atteindre comme l'indique la déléguée générale : "Le plus est le mieux. A nous d'être efficaces pour bien identifier nos champions."

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