Hypoparathyroïdie : la biotech Amolyt Pharma armée pour finaliser son médicament

Levée de fonds record pour la biotech lyonnaise Amolyt Pharma. En ce début d'année chahuté par la crise de la Tech, elle est tout de même parvenue à boucler un tour de table XXL de 130 millions d’euros. Il lui permettra de mettre sur le marché, à horizon 2026, un médicament destiné aux malades de l'hypoparathyroïdie.
Nous avons saisi cette opportunité, de plus en plus rare, de financer le développement jusqu'à son terme, a commenté Thierry Abribat, qui envisage ainsi de compléter sa phase 3 d'études cliniques avant de faire une demande d'enregistrement auprès de la FDA et des autorités européennes.
"Nous avons saisi cette opportunité, de plus en plus rare, de financer le développement jusqu'à son terme", a commenté Thierry Abribat, qui envisage ainsi de compléter sa phase 3 d'études cliniques avant de faire une demande d'enregistrement auprès de la FDA et des autorités européennes. (Crédits : Adobe Stock)

100.000 personnes, principalement des femmes, souffriraient d'hypoparathyroïdie en Europe, 80.000 aux Etats-Unis. Cette maladie endocrinienne, causée par une insuffisance de production de parathormone, conduit à une hypocalcémie avec des symptômes tels que la tétanie, des paresthésies, de la fatigue, des douleurs osseuses... Ces patients sont actuellement habituellement traités par une supplémentation en calcium et en vitamine D.

« Les résultats d'efficacité des traitements actuels ne sont absolument pas satisfaisants. Il faut accélérer les recherches afin d'offrir une meilleure qualité de vie à ces malades », explique Thierry Abribat, dirigeant de la biotech lyonnaise Amolyt (40 salariés).

Sa toute récente levée de fonds de 130 millions d'euros, menée principalement auprès des fonds d'investissements Sofinnova Partners et Intermediate Capital Groupe, devrait permettre à sa startup de mettre sur le marché, à horizon 2026, un produit pharmaceutique imitant l'hormone naturelle de la parathormone.

Cette levée importante s'inscrit dans un contexte de raréfaction des investissements amorcée depuis le début de l'année dans l'univers de la Tech. Selon le comptage de nos confrères de Maddyness, les secteurs de la medtech et biotech françaises ont levé 1,09 milliard d'euros en 2022 (contre 1,1 milliard l'année précédente).

Financement complet du développement

Vétéran de la biotech, Thierry Abribat avait créé Amolyt en 2019 après Alize Pharma I et Alize Pharma II, cédées ensuite à un laboratoire californien. Grâce à une première levée de fonds de 67 millions d'euros, il avait fait l'acquisition d'un produit en phase de développement préliminaire au sein de l'hôpital universitaire de Harvard, un peptide synthétique très proche de l'hormone naturelle de la parathormone. Avec un deuxième tour de table à 68 millions d'euros, en 2021, il avait fait entrer un fonds d'investissement américain à son capital et amené son peptide jusqu'à la phase 2 de son étude clinique.

Avec sa dernière levée de fonds de 130 millions d'euros, beaucoup plus conséquente donc, l'ambition est désormais d'entamer et, de terminer, la phase 3. « Grâce aux excellents résultats que nous avons publiés cet automne, nous avons bénéficié de marques d'intérêt conséquentes des investisseurs. Nous avons saisi cette opportunité, de plus en plus rare, de financer le développement jusqu'à son terme ». Cette phase 3 sera menée aux Etats-Unis et au Canada. Thierry Abribat envisage un dépôt d'enregistrement de la demande d'autorisation auprès de la FDA et en Europe en 2025, pour une commercialisation dès l'année suivante.

Le dirigeant ne dévoile pas son business plan mais évoque un potentiel global de marché de cette classe de produits de l'ordre de 6 milliards de dollars.

Un deuxième programme sur les rails

En parallèle de son programme lead, Amolyt travaille sur un deuxième projet qui devrait entrer en phase clinique dans les prochains mois. Il s'agit cette fois de s'adresser aux malades de l'acromégalie, une autre maladie endocrinienne causée par une hypersécrétion d'une hormone de croissance.

Une troisième voie de recherche vient d'être annoncée avec la signature d'un accord de recherche et d'option de licence avec Xoma Corporation pour l'évaluation pré-clinique d'une famille d'anticorps monoclonaux comme traitement potentiel de l'hyperparathyroïdie et de l'hypercalcémie humorale d'origine maligne, deux maladies endocriniennes rares « présentant d'importants besoins cliniques non satisfaits ».

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