French Tech Mont-Blanc, l'émergence d'une nouvelle communauté d'entrepreneurs aux pieds des Alpes

Ce jeudi, l'annonce des nouveaux lauréats à la labellisation des « Capitales et Communautés French Tech 2023-2025 » résonnera jusqu'à la vallée de Chamonix. Car c'est au pied du glacier du Mont-Blanc, à Passy en Haute-Savoie, qu'un nouvel écosystème émergeant vient d'être labellisé. Placée sous le patronage de la Capitale French Tech Alpes, la nouvelle Communauté French Tech Mont-Blanc compte bien s'appuyer sur des piliers, comme le local Quechua, pour faire grimper l'écosystème entrepreneurial local et participer à l'émergence de solutions applicables à l'échelle du territoire, notamment dans le domaine du développement durable.
Un collectif d'entrepreneurs et de chefs d'entreprises du bassin local s'est formé autour du projet de la Communauté French Tech Mont Blanc, qui vient d'être labellisé ce jeudi par la mission French Tech sur la période 2023-2025.
Un collectif d'entrepreneurs et de chefs d'entreprises du bassin local s'est formé autour du projet de la Communauté French Tech Mont Blanc, qui vient d'être labellisé ce jeudi par la mission French Tech sur la période 2023-2025. (Crédits : DR)

Auvergne Rhône-Alpes était déjà bien dotée sur la scène de l'innovation : avec deux Capitales (French Tech Alpes et French Tech Saint-Etienne-Lyon) regroupant ses principales métropoles, ainsi qu'une première Communauté basée à Clermont-Ferrand (tous les trois reconduites pour la période 2023-2025), la seconde région française disposait déjà d'un écosystème favorable au développement des jeunes pousses.

Mais depuis ce jeudi, la nouvelle vague de labellisation conduite par la Mission French Tech vient d'ajouter une nouvelle pierre à cet édifice, avec la création d'une nouvelle Communauté intitulée French Tech Mont-Blanc. Un écosystème local qui est né et a mûri en seulement quelques mois, à partir d'un projet de pépinière de startups impulsé par la commune de Passy (Haute-Savoie).

Depuis 2020, la municipalité avait en effet souhaité se tourner vers l'entrepreneuriat en faisant appel à la société de conseil Symbioz Project, afin d'accompagner et de soutenir les projets de création de startups à l'échelle du territoire.

« Depuis la crise sanitaire, on a observé un grand nombre de personnes qui ont souhaité changer de vie et s'installer à la montagne, et qui sont susceptibles d'entreprendre ou de vouloir lancer leur propre activité au cœur de ce territoire. Nous avons aussi des profils plus jeunes, comme celui d'un lycéen de 17 ans, qui avait le projet de créer sa propre entreprise de blockchain », souligne Sophie Littoz-Baritel, fondatrice de la communauté French Tech Mont-Blanc et dirigeante du cabinet de conseil Symbioz Project.

De la pépinière à l'écosystème French Tech

La première marche de cet écosystème venait d'ailleurs de se matérialiser par la création d'une pépinière d'entreprises, Pep's, dont les locaux ont été inaugurés en novembre dernier, au cœur même de l'association Azêta, spécialisée dans l'insertion et la maintenance industrielle.

Financée par la municipalité de Passy et la Communauté de communes Pays du Mont-Blanc, cette initiative a permis de fédérer, autour d'un programme de mentorat de startups, des entreprises comme l'éditeur de logiciels Ginkoia, l'enseigne de distribution d'articles de sport Décathlon, ainsi que des structures publiques comme les Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, qui se pose comme le plus gros employeur du bassin local, ou encore le Lycée du Mont Blanc.

« Nous avons la chance de disposer d'un territoire où il existe déjà une grande diversité d'activités, allant du tourisme au sport, en passant par l'industrie, les services ou le bâtiment... Il ne faut pas oublier que l'une des plus anciennes startups du territoire n'est autre que l'entreprise Quechua, qui a été créée il y a vingt ans et fait aujourd'hui partie du groupe Décathlon », argumente Sophie Littoz-Baritel.

L'ambition portée est d'aller un cran plus loin en contribuant à développer l'entrepreneuriat à la fois sur les secteurs du sport - outdoor, du tourisme, de l'agroalimentaire, mais aussi du développement durable :

« La particularité chez nous, c'est qu'en étant situés aux pieds du Mont-Blanc, la fonte des glaciers avec le réchauffement climatique se produit sous nos yeux. Nous aimerions pouvoir soutenir l'émergence d'activités et de solutions en lien avec le développement durable », ajoute-t-elle.

Près de 300 emplois déjà liées à l'écosystème de l'innovation

Dans son dossier de candidature, la Communauté French Tech Mont Blanc estimait en effet qu'il existerait déjà une vingtaine de startups nées à l'échelle du territoire, regroupant près de 300 emplois.

Et l'ambition est bel et bien de faire grimper encore ce nombre, avec la création d'une communauté destinée à la fois à les réunir, mais aussi à les rendre plus visibles.

« Jusqu'ici, il existait bien entendu une Capitale, French Tech in the Alps [renommée French Tech Alpes, Ndlr], avec laquelle nous sommes en contact et dont l'une des antennes est basée à Annecy. Mais dans une région montagneuse comme la nôtre, les distances à parcourir en voiture font qu'il n'était pas possible de tout réunir à Annecy, nous avions besoin d'un relais local », confirme la fondatrice.

C'est donc sur un périmètre regroupant les communes de Passy, Sallanches, Saint-Gervais, Chamonix et Cluses que French Tech Mont-Blanc compte déjà rayonner et réunir ses futurs adhérents. Avec pour commencer, un certain nombre de partenaires, dont des entreprises privées (Decathlon, Azeta, Ginkoia, Benedetti Guelpa du groupe Vinci, Vola, Super U...), des collectivités (commune de Passy et communauté de Communes Pays du Mont Blanc), mais aussi des écoles (Lycée du Mont Blanc), hôpitaux (Hôpital du Pays du Mont Blanc)... et pourquoi pas demain de futurs business angels locaux, qui demeurent à approcher.

Une feuille de route sur la prochaine année à construire

« Notre premier mission sera, au cours des six mois à venir, d'établir une cartographie plus précise des startups locales et des partenaires potentiels, puis de mettre en oeuvre des événements permettant de regrouper cette communauté. Cela nous mènera ensuite à candidater à l'ensemble des programmes French Tech nationaux, comme French Tech Rise ou Tremplin. Avec toujours l'objectif que cela puisse ouvrir des portes aux pépites locales », confirme Sophie Littoz-Baritel.

Elle cite en exemple de premiers projets comme MyGarag, Family Hotel, Digicimes, Stratus, déjà accompagnés par la pépinière Pep's. « Nous n'avons pas des centaines de startups, mais l'idée de cette candidature était justement d'accompagner la volonté des acteurs locaux de pouvoir organiser et contribuer à l'émergence de nouvelles startups », glisse-t-elle.

La nouvelle Communauté, déjà établie sous forme associative, devra également s'atteler à structurer son conseil d'administration au cours des deux prochains mois. Mais Sophie Littoz-Baritel l'affirme : « sa composition est encore ouverte, car nous aimerions accueillir de nouvelles personnalités et entrepreneurs qui souhaiteraient s'investir dans le tissu ».

Pour l'heure, la présidence n'est pas non plus actée, mais French Tech Mont-Blanc pourrait opter pour le format d'une coprésidence, plus ouverte.

Elle devrait également bénéficier d'une représentation au sein de sa capitale French Tech Alpes, qui regroupe déjà les cinq territoires de Grenoble, Annecy, Chambéry, Valence Romans et du Genevois Français.

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