Avec ses cheveux recyclés, le clermontois Capillum compte faire pousser des arbres (et dépolluer bientôt les océans ? )

Après avoir mis sur pied la première filière française de collecte et de recyclage des cheveux auprès des salons de coiffure, tout en lançant la valorisation de cette matière première abondante sous la forme d'un tapis de paillage permettant de faire pousser des arbres et des plantes, le clermontois Capillum participe pour la première fois à l'émission « Qui veut être mon associé » sur M6, ce mercredi 1er février. Objectif : tenter de séduire de nouveaux investisseurs, afin de l'aider à passer à l'étape suivante.
(Crédits : DR/ Capillum)

Ce mercredi 1er février, James Taylor et Clément Baldellou, fondateurs de Capillum, présenteront leur innovation sur le plateau de « Qui veut être mon associé ».

« C'est un formidable coup de projecteur sur notre startup », reconnaît James Taylor, « il nous rend visible auprès des investisseurs, mais également auprès du grand public. Sur la saison précédente, entre le prime et la deuxième partie de soirée, ce sont près de 17,1 millions de téléspectateurs qui avaient regardé ce programme, pour nous il est très important pour faire connaître notre démarche ».

Pour sa troisième édition, l'émission revient en effet avec un pool de six investisseurs à séduire (Anthony Bourbon, Delphine André, Éric Larcheveque, Isabelle Chevalier, Jean-Pierre Nadir et Marc Simoncini).

Et bien que les participants n'aient le droit de communiquer ni la somme, ni sur les étapes qu'ils espèrent concrétiser grâce à l'émission en amont de leur passage, on sait déjà que l'ensemble des financements reçus par Capillum depuis 2019 se montent à 1,3 million d'euros. De quoi démontrer que leur projet peut s'avérer convaincant pour des investisseurs...

C'est dans ce contexte que James et Clément, fondateurs de Capillum, présenteront l'aventure qui leur a déjà permis de réunir près de 3.500 salons de coiffure, à travers la création de la première filière de collecte de cheveux coupés au sein de l'Hexagone. Une idée qui pouvait sembler folle, et qui s'est pourtant déjà concrétisée depuis 2019.

Une innovation mondiale à la recherche de fonds

Ils présenteront aux investisseurs une innovation de rang mondiale, protégée par trois brevets : celle du recyclage des cheveux, et plus précisément du premier produit qu'ils sont parvenus à réaliser à partir de cette matière première.

Capillum a en effet conçu un tapis de paillage d'origine naturelle et compatible avec une agriculture biologique, qui joue le rôle de support, en vue de replanter ensuite des arbres ou de cultiver des plantes ou un potager.

Commercialisé sous forme de kit à 24,90 euros l'unité, ce tapis se pose comme une véritable alternative aux bâches en plastique, traditionnellement utilisées au sein des cultures, en capitalisant sur les superpouvoirs de cette matière première d'origine humaine : à commencer ses propriétés d'isolation thermique permettant aussi de mieux retenir l'eau, tout en étant capable d'absorber jusqu'à huit fois son poids et cela, sans nécessiter de consommation d'eau ou de ressource additionnelle comme le pétrole, puisqu'ils sont produits naturellement par le corps humain.

Les deux associés savent cependant qu'ils n'auront que quelques minutes pour convaincre les investisseurs de s'engager à leurs côtés. « Nous nous sommes préparés comme des sportifs de haut niveau pour cette émission. Nous savions que nous allions être sous le feu nourri de beaucoup de questions et que les jurés sont des experts, l'enjeu est important », affiche James Taylor.

Capillum pourra néanmoins faire valoir son bilan : « Actuellement, nous avons déjà produit plus de 6.500 tapis de paillage. Nous devrions dépasser les 10.000 très prochainement ».

Côté modèle économique, ses tapis sont déjà commercialisés auprès de différents acteurs : jardineries, magasins, collectivités, villes, forestiers, particuliers... « Ils permettent principalement de limiter les arrosages, la pousse des mauvaises herbes, font barrière face aux limaces et escargots, tout en étant compatible avec une agriculture biologique », liste James Taylor.

La startup compte également sur un complément de revenus, apporté par l'abonnement annuel qui est facturé auprès des coiffeurs partenaires (entre 70 et 159 euros par an, contre un kit de recyclage ainsi qu'une l'aide à la collecte en lien avec la filiale de la Poste, Urby). De quoi permettre à la jeune pousser d'afficher un chiffre d'affaires de 300.000 euros au compteur en 2022.

4.000 tonnes de cheveux à recycler

Il faut dire que sa matière première ne manque pas : chaque année en France, ce sont près de 4.000 tonnes de cheveux qui partent habituellement à la poubelle et qui sont susceptibles de trouver ainsi un nouvel usage.

« Depuis sa création, Capillum a recyclé 100 tonnes de cheveux, soit la moitié de ce qui partirait à la poubelle chez les coiffeurs partenaires. C'est un volume colossal. Il faut savoir qu'il y a un million de Français chaque jour qui vont chez le coiffeur », rappelle James Taylor, dont le modèle repose également avec un partenariat de collecte déployé avec le réseau Urby du groupe La Poste.

A moyen terme, les deux fondateurs, qui emploient dix salariés, se sont fixés plusieurs objectifs : accélérer l'industrialisation et la commercialisation des produits de Capillum, recruter de nouveaux talents (tant aux fonctions commerciales que R&D), mais aussi franchir le cap du million d'euros de chiffre d'affaires dès 2023-2024, tout en accompagnant de nouveaux coiffeurs dans leur démarche d'économie circulaire...

Après une montée en puissance progressive et constante, l'entreprise participe à l'émission pour trouver le soutien nécessaire à son ambition : faire du cheveu la fibre de demain. Elle a pour cela de nouveaux projets dans les cartons, comme le lancement d'un nouveau produit (pas encore commercialisé) mais déjà pensé sous la forme d'un boudin d'absorption naturel, qui permettrait quant à lui de contribuer au nettoyage des océans, en retenant des produits comme les hydrocarbures.

Un prototype aurait déjà été testé cet été, lors du festival Delta à Marseille et pourrait ainsi ouvrir une nouvelle voie au modèle économique de Capillum, basée cette fois sur des activités de dépollution.

(avec ML)

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