Brosse à dents made in France : ces grands noms lyonnais qui viennent d’investir 6 millions dans Y-Brush

La startup industrielle lyonnaise Y-Brush vient finalement de boucler 6 millions d’euros auprès de Bpifrance et de plusieurs acteurs économiques lyonnais notoires. Une bonne nouvelle pour la jeune pousse, qui remarque cependant la frilosité actuelle des fonds d'investissements traditionnels à financer des projets hardware. Elle persiste et signe quant à ses objectifs de produire annuellement jusqu'à un million de brosses à dents d'ici cinq ans, avec à la clé, une technologie innovante (et made in France) qui permet un brossage en seulement 10 secondes.
Au sein de l'Hexagone, la brosse à dents lyonnaise est aujourd'hui disponible en ligne (site e-commerce Y-Brush, Amazon, Fnac.fr etc) et dans une centaine de magasins (notamment les réseaux Darty et Boulanger). Elle a déjà vendu 60.000 exemplaires de sa brosse à dents en 2021.
Au sein de l'Hexagone, la brosse à dents lyonnaise est aujourd'hui disponible en ligne (site e-commerce Y-Brush, Amazon, Fnac.fr etc) et dans une centaine de magasins (notamment les réseaux Darty et Boulanger). Elle a déjà vendu 60.000 exemplaires de sa brosse à dents en 2021. (Crédits : Y-Brush)

Benjamin Cohen est fier. Et soulagé. Le dirigeant d'Y-Brush, la startup lyonnaise qu'il avait co-fondée en 2017 avec Christophe Cadot, annonce désormais le closing de sa troisième levée de fonds de six millions d'euros, visant à accompagner le développement des ventes de sa brosse à dents électrique en forme de Y, après une première phase de levée amorcée début 2022, qui prévoyait à l'origine 5 millions d'euros.

Une brosse à dents tapissée de 35.000 petits poils de nylon permettant un brossage efficace en 10 secondes, seulement grâce à une action simultanée sur l'ensemble de la dentition.

Y-Brush s'affiche comme la seule brosse à dents électrique fabriquée en France. Et pourtant... Mener cette nouvelle levée de fonds jusqu'à son terme (après une première opération d'un million en 2017, et de 2,5 millions en 2020), a cette fois relevé du parcours du combattant. La faute, selon Benjamin Cohen, à un désintérêt des fonds d'investissement, en France, pour le hardware.

Aller chercher des fonds privés

« Les fonds d'investissement ne sont pas très friands des sujets hardware. Ils les jugent trop risqués, peu rentables. En France, il est quasiment impossible de lever des fonds pour le hardware dans les phases d'amorçage et de passage à l'échelle. Les choses ont un peu évolué ces dernières années, avec des fonds spécifiques de Bpi par exemple ou des fonds régionaux, mais globalement, c'est toujours beaucoup plus complexe que pour le soft, il faut souvent aller à l'international pour se financer », analyse l'entrepreneur.

Face à ce constat, Y-Brush a emprunté une autre voie pour son tour de table qui totalise finalement 6 millions d'euros. Avec la remise au pot de ses investisseurs historiques mais aussi le soutien de Bpifrance via le fonds French Tech Seed (leader de ce tour de table) et de plusieurs banques (CIC, BNP, BP AURA).

« Nous sommes également allés chercher des investisseurs privés dont les compétences et les réseaux seront précieux ». La startup a ainsi séduit des grands noms : Benoit Petit (directeur général du groupe Inter Invest), Valérie Poinsot (DG de Boiron), Laurent Fiard (président de Visiativ), Thibault Hagler (co-fondateur de Fizzer), Lionel Schmitt (Pic Consulting) ou encore de la footballeuse de l'Olympique Lyonnais Wendy Renard.

Accélérer le développement pour conserver son avance technologique

Pour conserver son avance technologique et appuyer son message dans un secteur B2C où la communication coute cher, la startup de 30 salariés (chiffre d'affaires non communiqué) veut accélérer son déploiement commercial en France et à l'international.

Dans l'Hexagone, la brosse à dents lyonnaise est aujourd'hui disponible en ligne (site e-commerce Y-Brush, Amazon, Fnac.fr etc) et dans une centaine de magasins (notamment les réseaux Darty et Boulanger).

Objectif : accélérer sur les deux canaux et atteindre le cap des 300 points de vente l'année prochaine. A l'international, où Y-Brush exporte déjà 30% de son chiffre d'affaires uniquement grâce à son site de vente en ligne, l'ambition est d'ouvrir deux nouveaux pays par an (en ligne et en points de vente physiques). L'entreprise a déjà signé un partenariat avec un distributeur en Italie.

Y-Brush avait vendu 20.000 unités en 2020, 60.000 en 2021 et annonçait à La Tribune (en mars dernier) 200.000 brosses à dents pour 2022. Un objectif que Benjamin Cohen n'a pas souhaité commenter de nouveau à l'occasion de cette levée de fonds, en raison d'une forte activité attendue cette fin d'année, notamment à l'occasion du Black Friday.

En parallèle de sa brosse à dent, Y-Brush a développé une gamme complémentaire avec un second modèle moins onéreux, lancé en septembre dernier - et qui devrait permettre de contrecarrer l'impact de la baisse de pouvoir d'achat liée à l'inflation - ainsi que des produits annexes (dentifrice à croquer, fil dentaire) fabriqués par des partenaires français.

Pour porter ses ambitions, la startup qui a emménagé en début d'année dans des ateliers de 1.500m² devrait investir 10 millions d'euros dans son outil industriel dans les cinq prochaines années, afin d'être en capacité de produire un million de brosses à dents par an d'ici 5 ans. Elle a recruté 6 salariés depuis le printemps dernier et devrait en embaucher cinq de plus à court terme. L'équilibre financier est attendu pour 2023, « à moins que de nouveaux projets d'investissement ou de développement n'émergent d'ici là », conclut Benjamin Cohen.

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