Avec l'économie du partage, Les Biens en Commun comptent (aussi) réduire la consommation des ménages

La startup lyonnaise les Biens en Commun veut développer son offre de location des équipements du quotidien directement au pied des lieux d'habitation. Déjà installée au sein de quatre résidences étudiantes lyonnaises, elle espère se déployer sur une dizaine de sites supplémentaires d’ici la fin de l’année, et sur 20 à 50 dès l’an prochain.
Pour déployer son offre, la startup Les Biens en Commun devra lever entre 500.000 et un million d'euros dès l'an prochain. Yann Lemoine est confiant, la startup israélienne Tulu, elle aussi positionnée sur la location de biens partagés, vient de lever plusieurs dizaines de millions d'euros.
Pour déployer son offre, la startup Les Biens en Commun devra lever entre 500.000 et un million d'euros dès l'an prochain. Yann Lemoine est confiant, la startup israélienne Tulu, elle aussi positionnée sur la location de biens partagés, vient de lever plusieurs dizaines de millions d'euros. (Crédits : DR)

Un ménage français possède en moyenne une trentaine d'équipements du quotidien, dont la plupart sont utilisés de manière très sporadique. « Un aspirateur est vendu en France toutes les dix secondes mais la moitié des Français l'utilisent moins d'une fois par semaine. Pire, une perceuse n'est utilisée en moyenne que 12 minutes tout au long de sa vie», constatait Yann Lemoine, alors que le jour du dépassement, où l'Humanité a commencé à vivre à crédit de ressources pour le reste de l'année, est fixé cette année au 28 juillet 2022.

« A cette problématique, s'ajoute celle des biens peu pérennes, de mauvaise qualité, que sont contraints d'acheter les foyers modestes. Il faut absolument réduire la consommation et donc la production de ces biens, mais il est certain que la population n'est pas encore prête à accepter de changer ses habitudes si cette évolution implique des contraintes » assure-t-il.

Louer ses équipements plutôt qu'acheter

Pour faire bouger les lignes, tout en assurant un minimum de contraintes, il a créé en 2020 la startup lyonnaise, plutôt bien nommée, Les biens en commun. Elle vient de recevoir un soutien de poids en intégrant le programme d'accélération French IOT 2022 porté notamment par la Poste et la SNCF.

Le concept : des équipements du quotidien (aspirateur, vidéo-projecteur, appareil à raclette etc) disponibles dans des casiers connectés installés dans les halls des immeubles et résidences, et peut-être demain dans les bureaux de postes ou les gares SNCF. Les réservations et les paiements passant par une application dédiée.

Le business model repose sur un investissement initial du gestionnaire de la résidence (20.000 euros environs) permettant d'amortir l'installation des casiers puis une location d'un euro de l'heure pour la plupart des vingt références disponibles, réglée par l'utilisateur.

« Lorsque nous aurons atteint le seuil critique des 150 casiers, cet investissement initial pourra être largement réduit, les locations en elles-mêmes suffiront à assurer la viabilité du modèle ».

Quatre résidences étudiantes déjà équipées

« Ces casiers répondent à une problématique écologique mais pas seulement. Dans un contexte où les logements en ville sont de plus en plus petits, ils permettent d'adapter sa manière de vivre et d'optimiser son espace. Pour les promoteurs et les résidences privées, c'est aussi une manière d'attirer de nouveaux clients par des services innovants ».

Financée jusqu'ici par une Bourse French Tech, des aides de France Active et du Réseau Entreprendre, Les Biens en Commun a déjà équipé quatre résidences étudiantes. « Nous avons été soutenus par Leroy Merlin, Seb et Boulanger pour les équipements. Cela les intéressait de participer à ces expérimentations sur les nouveaux usages », précise Yann Lemoine.

Objectif : équiper une dizaine de sites d'ici à la fin de l'année (résidences étudiantes mais aussi résidences traditionnelles, HLM, commerces, lieux publics), puis 20 à 50 casiers supplémentaires en 2023. Le chiffre d'affaires est évalué de l'ordre de 500.000 euros, pour un panier moyen visé actuellement de 1 euro par mois et par foyer et qui pourrait ensuite atteindre 3 euros.

Pour déployer son offre, la startup devra lever des fonds l'année prochaine, entre 500.000 et un million d'euros, selon la traction du marché. Yann Lemoine est confiant, la startup israélienne Tulu, elle aussi positionnée sur la location de biens partagés, vient de lever plusieurs dizaines de millions d'euros.

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Commentaire 1
à écrit le 06/09/2022 à 19:44
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Genial ! Je milite pour ça depuis des années. Nous aurons des surprises sur le modèle économique idéal mais il faut y croire et tester plusieurs modèles en parallèle !

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