Le lyonnais Otego met au point une housse pour préserver les oeuvres d'art des incendies

Le spécialiste lyonnais des textiles techniques, Otego, vient de mettre au point une housse de protection contre les incendies, destinée cette fois à un marché inattendu : celui des œuvres d'art. Un débouché qui a connu une certaine montée en puissance après le sinistre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et qui prend à nouveau une résonance particulière après les feux de forêt que la France vient de rencontrer cet été. L'outil, qui s'inscrit dans une stratégie plus large de sauvegarde du patrimoine, est développé en collaboration avec les institutions culturelles et les services de la protection civile.
Otego affiche déjà une dizaine de ventes à son compteur pour protéger les œuvres de la cathédrale ou celles du Musée des Arts Modernes, à Bordeaux, du Musée Jacquemart-André et du Musée des Arts et Métiers, à Paris.
Otego affiche déjà une dizaine de ventes à son compteur pour protéger les œuvres de la cathédrale ou celles du Musée des Arts Modernes, à Bordeaux, du Musée Jacquemart-André et du Musée des Arts et Métiers, à Paris. (Crédits : DR Otego)

Otego, c'est "le mariage des Soyeux et de la Vallée de la chimie", selon les mots de Thierry Mosa, son président. Ce spécialiste des textiles techniques de protection contre la chaleur et l'abrasion s'adresse habituellement au secteur de l'industrie depuis sa création en 1948 sur les pentes de la Croix-Rousse.

D'abord fondée sous la dénomination de Plastique Textile Lyonnais, elle avait été rachetée par le groupe Dickson en 1988, avant d'être toutes deux intégrées au sein du spécialiste ds tissus américain Glen Raven en 1998, puis de reprendre finalement son indépendance en 2020, sous l'égide de son dirigeant, en partenariat avec Bpifrance et les fonds d'investissement Geneo (Ile-de-France) et Eximium (Drôme).

L'entreprise fait un pas de côté en lançant Fireguard, une housse de protection contre les incendies pour les œuvres d'art, commercialisée depuis cette année.

Basée au nord de Lyon à Dagneux (Rhône), la société emploie désormais 80 salariés. Sa production est basée en France, mais 90 % de son chiffre d'affaires est réalisé à l'export, dont la moitié en dehors de l'Europe. Le catalogue d'Otego est doté d'environ 300 produits, qui ont évolué avec les demandes des clients.

"Il y a peut être-eu un avant et un après Notre-Dame"

C'est aussi ce qui s'est passé pour son nouveau produit, destiné cette fois aux oeuvres d'art :

"La demande est venue des musées. On livrait déjà des institutions comme le Louvre, avec des produits similaires, mais plus rigides. Et il y a certainement eu un avant et un après Notre-Dame sur ce marché", reconnaît-il.

Sa housse se devait donc de répondre à plusieurs contraintes : être tout d'abord légère, facile à déployer par les pompiers, mais aussi réfléchir la chaleur, être étanche à l'eau et à la fumée. Pour l'optimiser, "nous avons travaillé avec les pompiers pour la cathédrale de Bordeaux", souligne Thierry Mosa.

Un plan de sauvegarde des oeuvres désormais encouragé

A noter que les musées, châteaux, cathédrales, monuments historiques, bibliothèques ou archives sont désormais toutes encouragées à se doter d'un Plan de Sauvegarde des Œuvres (PSO) en vue de définir un protocole de sauvegarde des œuvres en cas de sinistre, à l'image d'un incendie. L'utilisation de ces housses est donc corrélée à ce PSO, qui peut ensuite être mis sur pied par les pompiers lors de leur intervention.

"Les œuvres à protéger doivent être mentionnées au sein du plan de sauvegarde de chaque établissement, en fonction de leur valeur ou leur fragilité : on ne peut pas tout protéger", admet Thierry Mosa.

Actuellement, une dizaine de ventes ont déjà été réalisées (montant NC) pour protéger les œuvres de la cathédrale ou celles du Musée des Arts Modernes, à Bordeaux, du Musée Jacquemart-André ou du Musée des Arts et Métiers, à Paris.

A Lyon, des échanges sont en cours avec le Musée des Tissus, en pleine rénovation. Des débouchés à l'export sont ensuite envisagés, une fois que le le produit sera bien implanté en France.

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