A Lyon, le vélo électrique en bambou et en lin de Cyclik passe au stade industriel (et vise les 10.000 unités)

Après ses premiers vélos musculaires en bambou, place au vélo électrique, toujours en bambou. Lsa startup lyonnaise s'apprête à commercialiser, dès le mois prochain, le premier appareil de ce type disposant d'un cadre intégralement fabriqué en matière végétale, et en France. Cyclik mène en parallèle une levée de fonds de 1,5 millions d'euros pour accélérer son industrialisation. Avec l'ambition de vendre 10.000 unités d'ici 5 ans.
Cyclik vise l'objectif de 10.000 vélos électriques vendus d'ici 5 ans.
Cyclik vise l'objectif de 10.000 vélos électriques vendus d'ici 5 ans. (Crédits : DR)

C'est un vrai changement de braquet qu'opère la startup lyonnaise Cyclik. Créée en 2017, elle fabriquait jusqu'ici uniquement des vélos "musculaires" équipés de cadres en bambous et fibres de lin français. Des vélos sur mesure, haut-de-gamme, pour lesquels elle vise une production d'une trentaine d'exemplaires par an.

Cyclik passe désormais la seconde, avec des ambitions d'un tout autre niveau, pour son nouveau modèle, un vélo électrique baptisé "Relief" lui aussi en bambou (mais espagnol) et en lin (toujours normand).

"Il s'agit du premier vélo électrique de série avec un cadre intégralement fabriqué en matière végétale, et en France", promet son dirigeant Felix Hebert, se réjouissant d'avoir relevé le défi de l'industrialisation de son vélo électrique, notamment grâce à une aide de l'ADEME accordée l'année dernière.

"Nous avons franchi une étape importante, nous sommes passés de 50 heures de travail par cadre à 5 heures seulement. Cette avancée significative nous permet de faire un saut essentiel en termes de compétitivité pour passer à la phase industrielle".

Objectif : 500 vélos vendus en 2022

Avec sa ligne de montage actuelle, la startup est capable de produire quelques cadres de vélos par jour mais elle doit monter en puissance afin d'atteindre son objectif de 500 vélos en 2022 (vendus 3.500 euros), 10.000 à horizon de 5 ans.

Pour ce faire, elle devrait clôturer dans les prochaines semaines une levée de fonds de 1,5 million d'euros afin de financer la mise en place d'une nouvelle ligne de production optimisée : 150.000 euros investis par des business angels, 350.000 euros collectés via une opération de crowdfunding en cours (Wiseed), 500.000 euros via un fonds d'investissement (encore confidentiel) et 500.000 euros via un endettement bancaire.

Cette opération donnera également les moyens à la startup d'investir dans le marketing, la communication et de financer le développement de nouveaux modèles. Cinq personnes, - dont un directeur marketing, un directeur commercial et un responsable d'atelier -, devraient être recrutés dans les prochains mois et porteront l'effectif total à 10 collaborateurs.

La commercialisation du vélo électrique de Cyclik sera lancée début avril sur son site e-commerce et dans une vingtaine de magasins spécialisés en France et en Suisse. Les vélos lyonnais seront également disponibles sur les marketplaces de Décathlon et Alltricks. Félix Hebert envisage une internationalisation dès 2023, en particulier en Belgique et aux Pays-Bas.

Un marché porteur

La petite entreprise lyonnaise pourra s'appuyer sur le marché particulièrement porteur du vélo à assistance électrique : +30% en 2020 en France, selon l'Union Cycles et Sports (soit 515.000 vélos électriques vendus en France cette année-là) pour un marché du VAE pesant désormais plus d'un milliard d'euros juste pour l'Hexagone. Une tendance extrêmement favorable pour Cyclik donc, qui se combine avec un autre paramètre positif : l'appétence de plus en plus marquée des Français pour le Made in France.

"Le vélo est entièrement assemblé en France, le cadre est fabriqué en France à partir de matériaux français et européens et nous travaillons au maximum avec des fabricants français", détaille son dirigeant.

Le Ligérien Mach1 par exemple pour les roues, ou le Vendéen Aevee pour les moyeux. Pour les freins et les dérailleurs, qui ne se fabriquent plus en France, Cyclik a choisi de s'appuyer sur le leader mondial, Shimano. Mais Félix Hebert ne perd pas espoir et vise à terme un vélo 100% français. Il est d'ailleurs très impliqué sur ce sujet au sein du cluster régional MAD (Mobilité Active et Durable).

En attendant, le choix du bambou réduit déjà très significativement l'empreinte carbone des vélos électriques de Cyclik. "La fabrication de notre cadre émet 35% moins de C02 qu'un cadre classique en carbone. Grâce à une production locale et à l'utilisation de matériaux naturels".

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