Avec son masque futuriste, le lyonnais Airxôm revient du CES avec des marchés (et un projet d’usine)

Il a constitué, avec le robot britannique Ameca, l’un des "hits" de cette édition 2022 du CES de Las Vegas : le masque lyonnais Airxôm, qui se revendique comme "l’un des plus protecteurs au monde" en ces temps de crise sanitaire, a récolté une pluie de contacts lors du grand rendez-vous de la Tech. Avec de premières précommandes qui seront livrées à compter de début mars 2022, il se prépare déjà à clôturer une levée de fonds de 5 millions d’euros pour aboutir à la création d’une première usine de production en volume, en région lyonnaise.
Avec son masque actuellement en pré-commandes, le lyonnais vise d'abord les professions les plus exposées, comme les travailleurs de la santé, mais aussi les salariés qui travaillent dans des milieux contraints, ou encore les passagers des transports en commun aux heures de pointe ainsi que les patients atteints de maladies chroniques.
Avec son masque actuellement en pré-commandes, le lyonnais vise d'abord les professions les plus exposées, comme les travailleurs de la santé, mais aussi les salariés qui travaillent dans des milieux contraints, ou encore les passagers des transports en commun aux heures de pointe ainsi que les patients atteints de maladies chroniques. (Crédits : DR/ML)

Il compte protéger des effets de la pollution atmosphérique, des virus comme le Covid 19 mais aussi des bactéries, grâce à une technologie de purification active de l'air, qui repose sur le principe de la photocatalyse (en utilisant notamment des rayonnements UV sur de la fibre optique) : face à la 5e vague de crise sanitaire, le masque lyonnais Airxôm est arrivé à point nommé dans les allées de la dernière édition du CES de Las Vegas.

« Aujourd'hui, nous rencontrons tout d'abord un énorme problème avec la pollution atmosphérique à l'échelle mondiale, sans compter les virus et bactéries qui se transmettent par voie aérienne. Chaque année en Europe, on déplore près de 5 millions de morts prématurées à cause des niveaux de pollution, virus et bactéries transmises à travers la respiration », explique Franck Gaizal, cofondateur d'Airxôm.

Après une carrière d'une vingtaine d'années chez le groupe Danone, son pari a été celui de développer un masque « ultra protecteur » et au design quelque peu futuriste, qui promet une filtration à 99,9% de tous les virus, bactéries et nanoparticules, à travers une certification des laboratoires français Virnex, pour les virus, Conidair pour les bactéries, et le Laboratoire National de Métrologie et d'Essais (LNE) de Paris pour les composés organiques volatils.

Au micro de la BBC, jusque sur les ondes de la TV nippone

En partenariat avec le laboratoire de la mécanique des fluides de l'INSA de Lyon, les deux cofondateurs de cette startup fondée en 2019, Vincent Gaston et Franck Gaizal, s'étaient d'abord lancés, avec une quinzaine d'associés privés, et ont sorti un premier prototype que Franck Gaizal arborait durant toute la durée du salon.

Des exemplaires de son masque ont même ouvert les directs de la BBC réalisés à l'occasion du CES de Las Vegas, faisant bénéficier à la jeune pousse lyonnaise, déjà sélectionnée au CES Unveiled, d'un sérieux coup de pouce en matière de communication.

Sans oublier les télévisions japonaises et coréennes, qui ont passé plusieurs heures sur le stand lyonnais, qui compte sur cette mise en lumière pour lui permettre de « pousser les portes » de la scène asiatique, déjà familière au port du masque.

En parallèle, la production a déjà débuté en petites séries à Lyon, avec un partenaire industriel d'Airxôm, Art Martin, basé à Villeurbanne, avec l'objectif d'atteindre les 100.000 masques d'ici trois à quatre ans. « Notre masque est constitué de 22 composants dont la totalité sont fabriqués en France », précise son cofondateur.

La jeune pousse lyonnaise envisage désormais de s'associer à Art Martin pour créer, sous forme de GIV, sa première usine de production en volume sur le bassin lyonnais, assortie de la création de 150 emplois à l'horizon 2022-2023.

Pour cela, Airxôm est en train de mener une levée de fonds de 5 millions d'euros, pour moitié auprès d'investisseurs privés, pour l'autre moitié auprès de fonds institutionnels comme Bpifrance. Des discussions seraient notamment en cours avec le nouveau fonds régional souverain, mis en place par le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

Un prix TTC à 400 euros... mais également "accessible" ?

Pour autant, ses masques high-tech ne se destinent pas nécessairement en premier lieu au grand public, contrairement à ce que l'on pourrait penser... Car avec un prix d'achat fixé à 300 euros en pré-commande (400 euros ensuite en prix TTC), le lyonnais vise d'abord les professions les plus exposées, comme les travailleurs de la santé, mais aussi les salariés qui travaillent dans des milieux contraints, ou encore les passagers des transports en commun aux heures de pointe.

Mais aussi, plus largement, les personnes fragiles des bronches ou présentant une pathologie chronique : « En France, ce sont près de 7 millions de personnes qui sont victimes de pathologies respiratoires, qu'elles soient graves ou légères, allant d'un rhume des foins un peu violent à la mucoviscidose. Nous pourrions aussi nous adresser plus largement aux patients immunodéprimés ou qui subissent des traitements contre le cancer », estime Franck Glaizal.

Et contre toute attente, le cofondateur a même fait de son prix un atout, en vertu de la durée de vie de son masque, évaluée « au minimum à trois ans, et plus probablement de quatre ans » : « les masques FFP2 les plus protecteurs, qui fleurissent actuellement, coûtent environ près de 0,90 centimes d'euros, et doivent être changés tous les jours. Cela représente déjà un investissement de 300 euros à l'année, soit près de 900 euros sur trois ans, là où le nôtre est proposé à 400 euros en prix TTC et sera auto-nettoyant grâce à la photocatalyse ».

Malgré des allées du CES amputées des deux tiers de ses visiteurs selon les dernières estimations, Franck Glaizal se révélait déjà très satisfait de cette première incursion sur le salon de la tech. « L'accueil a été excellent. Nous avons eu la chance d'avoir un grand nombre de contacts presse, provenant des médias des quatre coins du globe, que nous n'aurions jamais pu avoir en restant à Paris ou à Lyon ».

Celui-ci affirme avoir déjà reçu  « des centaines de contacts », « c'est sans arrêt que nous recevons des mails qu'on nous envoie directement sur notre boîte mail pour acheter des masques. Nous avons même pu amorcer des discussions avec le patron des achats de la RATP ou des aéroports de Paris, ou encore une société américaine comme Reckitt & Colman », glisse-t-il.

Désormais, sa prochaine échéance sera celle du 1er mars, où les premiers exemplaires de son masque en précommandes seront livrés en France. Avec, du côté des canaux de distribution, son site internet bien sûr, mais aussi des contacts pris avec le géant Amazon, qui lui aurait déjà proposé d'intégrer son canal de vente dédié aux startups.

« Nous visons également tous les grands comptes de la santé que nous souhaitons contacter en direct, comme les hôpitaux de Paris par exemple, ainsi qu'ensuite, les pharmacies, avec lesquelles nous comptons prendre contact dès la mi-janvier ».

Franck Glaizal voit grand et évoque déjà d'autres cibles de la grande distribution comme Décathlon ou Walmart, avec lesquelles il aimerait également prendre attache pour distribuer ses produits. Avec déjà, une ambition : produire à Lyon, mais réaliser ensuite jusqu'à 90% de ses ventes à l'export, bien conscient de l'appétence, entre autres, des marchés américains ou asiatiques.

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