Avec 17 millions d'euros, PDC Line Pharma muscle le financement de son candidat-vaccin contre le cancer du poumon

INNOVATION. En pleine pandémie, alors que l'effervescence autour de nouvelles technologies de vaccins innovantes n'est pas prête de s'essouffler, la biotech grenobloise PDC Line Pharma, spin-off de l'Etablissement Français du Sang (EFS) place ses pions. Elle vient de lever 17,5 millions d'euros, dont 11,5 millions en capitaux propres, en innovant sur un vaccin contre le cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC), la forme la plus fréquente des cancers bronchiques.
La vaccination oui, mais contre le cancer du poumon : la biotech PDC Line Pharma, spin-off de l'Etablissement Français du Sang (EFS), vient de lever 17,5 millions d'euros pour poursuivre notre essai clinique de son candidat-vaccin, dont les conclusions définitives sont attendues pour 2024.
La vaccination oui, mais contre le cancer du poumon : la biotech PDC Line Pharma, spin-off de l'Etablissement Français du Sang (EFS), vient de lever 17,5 millions d'euros pour poursuivre notre essai clinique de son candidat-vaccin, dont les conclusions définitives sont attendues pour 2024. (Crédits : DR)

Elle avait déjà opéré plusieurs tours de table depuis sa création, à Grenoble, en 2014. Dont une opération conséquente, en janvier 2020, de 20 millions d'euros pour financer un essai clinique de phase I/II de son candidat vaccin contre le cancer du poumon.

Opération qu'elle vient de compléter par une nouvelle levée de fonds de série B2 : 11,8 millions d'euros en capitaux propres, abondés par 5,8 millions d'euros de subventions de la région wallonne, un territoire sur lequel elle a implanté un certain nombre d'activités depuis 2016.

"Ce nouveau tour de table va nous permettre de poursuivre notre essai. Il a pour objectif d'évaluer l'innocuité, la tolérabilité, l'immunogénicité et l'activité clinique préliminaire de notre candidat vaccin (en monothérapie ou en association avec un traitement anti-PD-1) dans le cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC)", précise Eric Halioua, pdg de PDC Line Pharma.

Face à ce type de cancer, qui demeure la forme la plus fréquente des cancers bronchiques, la technologie innovante de la medtech grenobloise est basée sur l'action de cellules spécifiques, présentes dans le sang, sur laquelle travaille depuis le début des années 2000 l'un des cofondateurs de la startup, le chercheur grenoblois Joël Plumas, responsable entre 1993 et 2016 du service R&D de l'Etablissement Français du Sang (EFS).

Ces cellules disposent non seulement d'une efficacité particulièrement intéressante en matière d'immunité, mais disposent aussi de caractéristiques de multiplication intéressantes. A condition que le patient soit compatible avec les cellules du vaccin, ce qui devrait être le cas de près de la moitié des patients en Europe.

Une étude clinique avant la phase d'autorisation de mise sur le marché

Dans cet essai clinique, un total de 64 patients (répartis en quatre cohortes qui bénéficieront de protocoles différents), seront suivis en Belgique, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Pologne. Les conclusions définitives sont attendues pour 2024.

Un horizon jusqu'auquel PDC Line Pharma dispose donc désormais des fonds nécessaires pour avancer sereinement.

"En 2024, pour atteindre l'autorisation de mise sur le marché, nous devrons faire un nouveau pas. Nous aurons besoin de 50 à 100 millions d'euros supplémentaires. Trois options s'offriront à nous : un nouveau tour de table, un partenariat avec un grand groupe ou une introduction en Bourse", révèle d'ores et déjà Eric Halioua.

L'étape d'après encore : une unité de fabrication en France, ou en Belgique. En attendant, la biotech iséroise spin-off de l'EFS, affiche déjà un compteur intéressant avec plus de 52 millions d'euros levés depuis ses débuts, en non dilutifs et en capitaux propres. Dont une bonne partie à l'étranger. En Belgique et en Corée du Sud principalement.

Une envergure mondiale mais un camp de base à Grenoble

Le siège historique de PDC Line Pharma est à La Tronche en Isère, près des laboratoires de l'EFS. C'est d'ailleurs ce dernier qui produit pour l'instant tous les lots de vaccin de la startup, à Saint-Ismier. Il héberge par ailleurs les 5 salariés de l'entreprise et deux des trois associés fondateurs.

En revanche, ces derniers ne détiennent plus que 22% des parts de l'entreprise. Suite à ce dernier tour de table, 40% des capitaux sont belges et près de 29% coréens. "Cette envergure internationale des capitaux est un peu le fruit des opportunités et un peu le fruit de nos réseaux", sourit Eric Halioua.

Il avait rejoint l'aventure en 2016. Lui-même fondateur de plusieurs biotechs, très installé en Belgique et disposant d'un réseau conséquent d'investisseurs sur place, il a fait bénéficier PDC Line Pharma de ses ouvertures. "Aujourd'hui, nous constatons des levées de fonds significatives en France pour les biotechs. A l'époque de notre premier tour de table, il a été plus facile de trouver des investisseurs en Belgique. Des aides publiques également". Une vingtaine de salariés sont actuellement installés en Wallonie. Ces fonds belges ont été complétés rapidement par des fonds coréens.

"Nous avions signé notre premier accord de licence avec le groupe LG Chem, pour une distribution en Corée puis en Asie. Nous connaissons ce groupe pour ses appareils électroniques mais sa division sciences de la vie est en plein essor. Ce deal a plusieurs avantages pour nous", relate le pdg.

"Non seulement il représente un montant total de 123 millions de dollars mais en plus il nous a offert très tôt un partenaire industriel très solide. Et pour la Corée, ce n'est pas n'importe quel partenaire ! LG est une institution là-bas".

Résultat : trois fonds d'investissement coréens ont participé au tour de table de 2020 et encore trois supplémentaires à cette dernière levée de fonds.

Les investisseurs ont été séduits par l'envergure du marché estimé à 1,6 milliard en Europe et aux Etats-Unis. Un marché multiplié par deux si on prend en compte les autres types de cancers auxquels la plateforme d'immunothérapie développée par la biotech pourra s'adresser dans un second temps, en particulier les cancers de la tête et du cou. Pour passer aux phases industrielles et commerciales, pour le poumon et pour les autres types de cancer, PDC Line Pharma devra probablement s'adosser à de grands groupes pharmaceutiques, LG ne préemptant pour le moment que les applications pour le poumon, et seulement en Asie.

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