Contenus digitaux : Rushmix veut devenir le « Meero » du montage vidéo

Créée en 2016, la plateforme lyonnaise Rushmix était déjà passée d’une cible de particuliers à celle des grands comptes de différents secteurs (sport, mode, BTP, etc), auxquels elle propose des services de montage de vidéos. La pandémie lui a offert le coup d’accélérateur (+250% en 2020) pour franchir une nouvelle étape et compléter une seconde levée de fonds, face à de grandes marques et collectivités qui souhaitent désormais transformer (et scénariser) leurs modes de communication.
« Nous nous posions un peu comme le Photobox de la vidéo », résume Martin Bothier, avant que la compagnie lyonnaise ne décide d'adresser, en 2019, le marché du montage vidéo pour les entreprises, en plein boom.
« Nous nous posions un peu comme le Photobox de la vidéo », résume Martin Bothier, avant que la compagnie lyonnaise ne décide d'adresser, en 2019, le marché du montage vidéo pour les entreprises, en plein boom. (Crédits : DR/Rushmix)

Lorsqu'il a démarré avec ses deux associés en 2016, Martin Bothier, Ceo et co-fondateur de Rushmix, en était convaincu : « Tout le monde faisait déjà des vidéos, mais un certain nombre de personnes ne savaient pas quoi en faire ensuite ou n'avaient pas le temps de s'occuper du montage ». C'est donc pour remédier à ce problème qu'il a cofondé, avec ses deux associés, Clément Bouteille et Thomas Gallice, la plateforme Rushmix.

Avec une idée simple : automatiser et simplifier ce qui pouvait l'être, c'est-à-dire l'envoi des extraits vidéos sur une plateforme en ligne, pour en confier ensuite le montage et l'aspect créatif à un monteur professionnel.

 « Nous nous posions un peu comme le Photobox de la vidéo », résume Martin Bothier, qui rappelle qu'à ce moment-là, « la Go Pro avait explosé et les vidéos prises par les smartphones avaient inondé le marché ainsi que les réseaux sociaux ».

A la différence près que la plateforme emploie désormais 13 permanents et une cinquantaine de monteurs et de vidéastes professionnels, issus d'une communauté qu'elle sélectionne en amont.

Car chez Rushmix, les clients ne doivent pas composer eux-mêmes leur film avec un outil existant : ils ont accès à des forfaits « clé en main », allant de 150 euros pour le montage d'une petite vidéo de 3 minutes, à 690 euros la demi-journée « tout compris », si le tournage doit être réalisé par ses propres équipes.

Et quelques mois après sa première levée de fonds de 500.000 euros menée en 2019, la startup a effectué un premier virage en direction d'une clientèle désormais BtoB.

C'est-à-dire qu'elle s'oriente désormais vers les besoins des collectivités, des grandes entreprises, PME ou cabinets de conseils, qui souhaitent s'offrir un montage vidéo de qualité professionnelle, mais à un prix toujours accessible. « Nous nous sommes aperçus que ce marché était beaucoup plus important et en croissance que notre marché initial », confie Martin Bothier.

Des besoins des particuliers à la communication des grands marques

Désormais, ce tournant est même complètement intégré puisque la clientèle BtoB représente près de 95 % du portefeuille de Rushmix. Elle est également vectrice d'une croissance de +250% en pleine pandémie...

Car on retrouve, au sein de son portefeuille clients, tous secteurs confondus, à commencer avec un leader du luxe -qui souhaite toutefois rester confidentiel-, des marques de lingerie comme Lejaby, des équipementiers sportifs tels que le fabricant de raquettes Babolat, des professionnels du voyage et du tourisme, ou encore des fournisseurs du BTP comme Point P, Bricorama, etc...

« Nous avons senti rapidement l'appétence de ce marché, qui avait besoin de produire à la fois des vidéos de présentation de nouveaux produits, de destinations phares, d'interviews ou de témoignages clients, etc », confirme Martin Bothier.

Et c'est pour accélérer dans cette voie que le lyonnais a complété ce mardi sa seconde levée de fonds de 500.000 euros à nouveau, auprès de son investisseur historique, le fonds BJ Invest.

Spécialisé dans le e-commerce, celui-ci a remis la main au pot, aux côtés de Bpifrance ainsi que de plusieurs business angels.

« Il s'agissait pour nous d'un bon moment pour le faire car même si l'on voit qu'il existe une multitude d'acteurs dans le domaine de la vidéo, aucun n'est encore reconnu comme un acteur phare référent : et c'est ce que nous souhaitons devenir », rapporte le Ceo.

S'imposer comme le Meero du montage vidéo

S'imposer comme une référence du montage vidéo est donc devenu l'objectif de Rushmix dans le monde de l'après-crise.

Pour cela, il ne s'interdira d'ailleurs pas de revenir frapper à la porte des investisseurs, à l'image de son homologue parisien Meero dans le milieu de la photographie, qui avait annoncé une levée de 200 millions à l'été 2019.

« Nous avons également l'ambition de réaliser 10% de notre chiffre d'affaires à l'étranger d'ici deux ans, en commençant par les Etats-Unis où nous avons déjà des prospects, qui nous ont conduit à lancer une étude de marché il y a deux mois », confirme Martin Bothier.

Pour cela, Rushmix a même travaillé à concevoir ses propres outils, dont un logiciel de gestion interne, lui permettant de structurer les informations nécessaires au montage, ainsi qu'un plug-in, lié à Adobe Première, afin de faciliter la tâche et d'automatiser certaines opérations.

Pour autant, la jeune pousse ne croit pas à une automatisation à 100% du processus de montage et souhaite travailler à intégrer encore de l'IA, mais uniquement dans l'objectif d'amener un plus grand gain de temps à ses monteurs.

"C'est le cas par exemple si l'on propose une fonction reconnaissait par exemple les images floues ou les séquences dont le son est mauvais, afin qu'ils puissent se concentrer davantage sur la partie artistique", expose le Ceo.

L'accélération de la pandémie : un "boost" pour les contenus multimédias

D'ailleurs, la pandémie a constitué à ce titre un formidable accélérateur pour la jeune pousse : après sa croissance insolente de +250% en 2020 (chiffre d'affaires : NC), Rushmix ambitionne déjà de reconduire l'expérience et de multiplier à nouveau par trois son chiffre d'affaires courant 2021.

« La crise sanitaire a transformé les pratiques des entreprises, et notamment leurs moyens de commercialisation », évoque le Ceo.

Il cite en exemple le cas de grands groupes comme Point P, qui faisaient habituellement venir leurs fournisseurs en fin d'année pour présenter leurs nouveaux produits. « Aujourd'hui, avec la Covid, ils nous ont demandé de monter une centaine de vidéos afin que les chefs de marché puissent ensuite présenter ces nouveautés en vidéo à leurs clients ».

Et Point P n'est d'ailleurs pas le seul puisque des grandes marques comme Babolat ou la maison Lejaby auront elles aussi présenté leurs collections en format vidéo cette année, en s'adaptant la distanciation sociale.

Cela n'est pas sans faire penser à la récente vidéo, relayée par Emmanuel Macron et montée quant à elle par les services du gouvernement français, dans l'objectif de résumer les grandes étapes du nouveau déconfinement, sous la forme de bande-annonce scénarisée...

« Le format le plus demandé est désormais bien entendu des vidéos courtes, très dynamiques et séquencées, que les marques peuvent ensuite partager sur les réseaux sociaux. Elles préfèrent d'ailleurs en commander plusieurs, plutôt qu'une seule qui soit très travaillée », remarque Martin Bothier.

Car selon lui, l'image joue désormais un rôle encore plus central depuis la pandémie, en termes de marketing digital : « On passe forcément plus de temps devant nos écrans et les réseaux sociaux. Or, une image ou une vidéo attirera forcément plus l'œil qu'un post classique au sein d'un fil d'actualité ».

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