Comment la pandémie booste la division santé du groupe ARaymond à Grenoble

En ce début d'année, et alors que la pandémie occupe toujours largement l'actualité avec la perspective d'une 3e reconfinement qui semble se préciser, ARaymondlife constate une accélération fulgurante des ventes de son bouchon plastique tout-en-un. Avec notamment une commande d'envergure : celle du gouvernement canadien. Des millions de bouchons sortiront ainsi de l'usine grenobloise, d'ici la fin du printemps, pour fermer les flacons canadiens de vaccins contre le Covid-19.
Cette commande canadienne représente, à elle seule, plus que ce que l'entreprise fabriquait jusqu'ici en une année. (DR)
Cette commande canadienne représente, à elle seule, plus que ce que l'entreprise fabriquait jusqu'ici en une année. (DR) (Crédits : DR)

Si le groupe ARaymond souffre, ce n'est pas le cas de toutes ses divisions. Alors que son dirigeant, Antoine Raymond, anticipait il y a quelques semaines une baisse de 20% de son chiffre d'affaires en 2020, sa branche santé, lancée en 2008 pour diversifier l'activité de l'ETI grenobloise (7.000 salariés, CA 2019 : 1,2 milliard d'euros) positionnée historiquement sur la fabrication de fixations plastiques pour le marché automobile, performe.

Elle devrait réaliser cette année un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros (50 salariés). Soit plus du double de celui enregistré en 2019.

Le blockbuster 2021 : un bouchon innovant

Et pour cause. L'une de ses innovations mise au point en 2012, le bouchon RayDyLyo, connait une accélération fulgurante.

"Il s'agit d'une solution de bouchage tout plastique, une alternative aux capsules en aluminium, contraignantes en termes sanitaires pour leur sertissage", explique Nicolas Thivant, le dirigeant d'ARaymondlife depuis 2016. "Ce bouchon permet la fermeture des flacons en une seule étape. Cela simplifie grandement le process".

Une simplification bienvenue dans un contexte de distribution en urgence de centaines de millions de doses de vaccins contre le Covid-19. "Notre bouchon montait progressivement en puissance depuis son lancement, nous travaillions déjà avec les laboratoires Sanofi, Roche ou Ceva, mais nous constatons une nette accélération cette dernière année, avec des commandes vraiment très significatives depuis 6 mois. Le contexte sanitaire accélère notre plan de marche d'au moins douze mois. Ce bouchon sera notre blockbuster 2021".

Parmi ces commandes hors-normes, une success story à l'international : l'innovation d'ARaymondlife a été retenue récemment par le gouvernement canadien pour boucher les flacons des futurs vaccins qui seront administrés aux Canadiens.

Nicolas Thivant reste discret sur les chiffres mais évoque "plusieurs millions" de bouchons commandés. Une commande d'envergure, remportée grâce à un partenariat avec le fabricant de remplisseuses aseptiques canadien Vanrx, avec lequel l'entreprise grenobloise a codéveloppé une machine spéciale permettant un process de remplissage sans aucune intervention humaine.

Cette commande canadienne représente, à elle seule, plus que ce que l'entreprise fabriquait jusqu'ici en une année.

A tel point d'ailleurs que les capacités de production d'ARaymondlife s'annoncent déjà saturées jusqu'au printemps prochain, malgré la quinzaine de salariés recrutée depuis le mois de juin. La PME prévoit d'ailleurs un nouveau doublement de son chiffre d'affaires pour 2021 qui devrait atteindre les 20 millions d'euros (dont 90% à l'export).

Investissements productifs

Pour assurer la pérennité de sa croissance, ARaymondlife va accélérer ses investissements productifs. Là-encore Nicolas Thivant est discret et évoque "des investissements significatifs", accompagnés de recrutements, au moins une vingtaine sur le premier semestre 2021. Un dossier a d'ailleurs été présenté dans le cadre du plan France Relance.

D'ici 2024, les capacités de production grenobloises de l'entreprise devraient être multipliées par huit. Elles seront complétées, à horizon de cinq ans, par d'autres unités à l'international. Notamment aux États-Unis et en Chine où Nicolas Thivant aimerait implanter des usines, au plus près des clients.

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