Hexadrone veut gagner ses galons de constructeur de drone

La PME altiligérienne finalise le Tundra, son drone innovant sur lequel elle travaille depuis trois ans. Elle peut désormais prétendre au titre de fabricant de drone.
(Crédits : DR)

Trois ans de R&D, un objectif ambitieux validé par des investisseurs privés lors d'une première levée de fonds de 800 000 euros en mai 2018 (Sabarot, Cirly, Planet Monetic), remarqué deux années de suite au CES de Las Vegas... et voici enfin Tundra, le drône multifonctions développé par la PME altiligérienne Hexadrone.

"Ce drône est un porte-outil générique en quelque sorte. Il est 100% modulable et pourra être configuré en fonction des métiers de nos clients. C'est une innovation importante. Il ouvre le champ des possibles en termes d'usage à la fois par l'utilisation d'équipements complémentaires existants et par le développement ad hoc de solutions", explique Alexandre Labesse, dirigeant de la startup industrielle et président du comité manufacturing de French Tech One Lyon Saint-Etienne.

Il s'adresse à de nombreux secteurs : recherche, industrie, agriculture, secours en mer ou en montagne, sécurité, audiovisuel, Défense... Hexadrone réalise d'ailleurs déjà 30% de ses 940.000 euros de chiffre d'affaires (10 salariés) avec ce dernier secteur.

"La R&D a été longue car il a fallu prendre en compte toutes les hypothèses auxquelles pourra être confronté le drone, en matière de température ou de conditions de vol par exemple".

La version béta était déjà utilisée par Thales, Hexadrone est référencé comme fournisseur monde du groupe depuis l'année dernière. Il travaille également avec le Ministère des Armées, Manitowoc, Technip, Safran etc.

Décollage

Finalisé juste avant le confinement, Tundra n'arrive pas forcément au meilleur moment, mais Alexandre Labesse, qui a beaucoup misé sur cette innovation récompensée d'un Red Dot Award, reste confiant.

"Cela va ralentir notre plan de marche, c'est certain, puisque les salons et les événements de présentation sont annulés mais j'espère en vendre une quarantaine dès cette année. Et puis, les développeurs sont en télétravail depuis 3 mois. Ils ont plus de temps que d'ordinaire pour s'intéresser à notre projet", indique-t-il.

L'accélération devrait avoir lieu dès 2021, lorsque l'entreprise sera en capacité industrielle de produire de plus grandes quantités.

Pour cela, elle a déposé en mars dernier un permis de construire pour la construction de nouveaux locaux à Saint-Ferreol d'Auroure.

"Avec ce bâtiment, nous disposerons d'un organe de production. Et en maîtrisant ainsi les aspects mécaniques et les aspects logiciels, nous accédons au statut de constructeur de drônes".

Jusqu'ici Hexadone réalisait les assemblages mais déléguait la production à des sous-traitants. Mais le dirigeant ambitionne de "progressivement abandonner cette casquette d'assembleur pour prendre celle de fabricant".

Hexadrone vit par ailleurs de sa boutique en ligne (2500 références de drones et accessoires) et de son bureau d'études destiné à répondre aux demandes de sur-mesure. Pour accélérer encore la cadence, Alexandre Labesse envisage une nouvelle levée de fonds pour 2021. Le montant n'est pas précisé.

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