Comment la logistique fait sa révolution grâce au numérique

Comment les nouvelles technologies du numérique peuvent-elles apporter des solutions compétitives à la supply chain, comment peuvent-elles bouleverser les façons de travailler, comment peuvent-elles améliorer le quotidien des salariés du secteur ? Décryptage.
(Crédits : DR)

"La révolution est en marche. C'est certain, mais les acteurs de cette révolution vont-ils marcher ou vont-ils courir ? Pour l'instant, nous ne savons pas encore le dire".

Patrick Bellart est le directeur de l'innovation technologique au sein du groupe FM Logistic, un des poids lourds français de la logistique dont le siège social est en Moselle (1,075 milliard d'euros de chiffre d'affaires au 31 mars 2017 ; 26 000 collaborateurs dans le monde).

"Aujourd'hui, nous constatons qu'il existe une profusion de nouvelles technologies. Certains entrepôts sont ultra modernes et avancent très vite sur le sujet. Mais il faut bien se rendre à l'évidence, la plupart des entrepôts fonctionnent encore de façon très traditionnelle", poursuit Patrick Bellart.

Il affirme néanmoins que les méthodes de travail vont probablement faire un bond dans les prochaines années.

"Globalement, nous travaillons encore comme il y a 15 ans. En revanche, dans 15 ans, il est certain que tout aura changé !"

Écosystème régional riche

En Auvergne Rhône-Alpes, les acteurs du numérique ont bien compris le potentiel du gigantesque marché de la logistique. Et se sont emparées du sujet numérique/logistique très tôt.

Parmi les technologies qui tendent à se démocratiser, on trouve la géolocalisation des stocks dans les entrepôts, le déploiement massif de la cobotique, c'est-à-dire de l'assistance du salarié par un robot, "les lunettes de réalité virtuelles permettant de transmettre facilement des informations aux opérateurs, la mise en place de capteurs en tous genres pour anticiper et analyser les arrêts de machines... ", détaille David Vitale, directeur technique photonique pour le pôle de compétitivité Minalogic, qui a présenté ces technologies lors d'une journée thématique à Saint-Etienne le 21 juin dernier.

Impossible de citer toutes les technologies développées dans la région, mais elles sont riches, selon David Vitale.

Drône pour inventaire

C'est le cas par exemple du Grenoblois Eyesee, spin-off du fournisseur de logiciels Hardis (1 000 salariés ; 99,1 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017). Elle va lancer dans quelques mois l'industrialisation de son drone destiné aux inventaires.

"La question des inventaires des stocks est primordiale car cette activité est chronophage et coûteuse, avec l'utilisation de nacelles par exemple pour les stocks situés en hauteur", explique Nicolas Delalande, en charge du business development d'Eyesee.

Son drone permettrait de réduire par 10 le temps d'inventaire. Le retour sur investissement serait possible dès 12 mois. "L'opérateur paramètre, sur une tablette, la hauteur et la longueur de la rangée à inventorier. Le drone se débrouille ensuite tout seul pour scanner et photographier les emplacements". A terme, l'entreprise espère vendre 100 drones par an (chiffre d'affaires non communiqué).

Fabrication additive

Autre technologie développée par une entreprise de la région : la solution logicielle de Beelse, start-up implantée sur le site de Savoie Technolac. Créée il y a 2 ans par Yannick Marion, elle est axée sur la technologie de la fabrication additive.

Cette solution permet à l'industriel de disposer d'un entrepôt virtuel dans lequel sont stockées les données nécessaires à la fabrication de ses pièces détachées. La plateforme lui permet de déterminer où la commande doit être produite : avec ses moyens internes éventuellement ou en externe, sur des machines mises à disposition par d'autres industriels, au plus proche du client.

"Nous nous positionnons dans le cloud manufacturing", insiste le CEO.

Par exemple, une pièce pourra être automatiquement commandée par un fabricant français à une usine implantée à Toronto, pour un client final basé non loin de là.

"Ceci est possible grâce à la fabrication additive. Les fichiers sont envoyés et mis en œuvre à l'autre bout du monde, très facilement. Cela permet de serrer le temps de la supply chain, d'être hyper réactif, et d'éviter les frais de transport !", vante Yannick Marion.

La startup a réalisé une première levée de fonds en décembre 2017 (120 000 euros en smart money) et en prévoit une seconde pour 2019, "plusieurs dizaines de millions d'euros". A 5 ans, elle vise les 5 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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Commentaire 1
à écrit le 25/02/2024 à 14:18
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Merci pour toutes ces bonnes résolutions sur la <a href="https://vialogistique.com">logistique</a> et les nouvelles normes à mettre en place.

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