Le Damier, un cluster qui fédère les industries culturelles

Premier et seul cluster en France sur les secteurs musique et image, le Damier, à Clermont-Ferrand, rassemble 48 adhérents, pour 167 emplois cumulés et génère chaque année 11 millions de chiffre d’affaires. Labellisé Pôle territorial de coopération économique, il fête ses 5 ans d’existence le 24 novembre. Un exemple supplémentaire de la structuration en cours des industries culturelles et créatives.

Si la culture est un secteur économique particulier dont l'impacte sur le PIB n'est plus à démontrer, elle se rapproche de plus en plus des structurations de l'économie "traditionnelle". Alors que l'entrepreneuriat culturel est en plein essor, d'autres exemples peuvent illustrer ce propos, à l'instar du Damier, l'un des seuls clusters d'entreprises dédiés aux industries culturelles, fondé il y a cinq ans. Il rassemble désormais 48 adhérents, pour 167 emplois cumulés et génère chaque année 11 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Effervescence et structuration

Le cluster, qui vise à fédérer et mettre en relations plusieurs acteurs du secteur, est né d'un appel à projets de la délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (Datar). A l'époque, une certaine effervescence était à l'oeuvre dans le milieu culturel. Le nombre d'acteurs autour des musiques actuelles et de l'image était en forte progression dans la région, poussé également par l'implantation d'événement majeur, à l'instar du Festival du Court-métrage.

En même temps, les deux universités clermontoises mettaient  en place des formations dans les domaines culturels. "Il manquait alors une brique pour structurer la filière, il manquait un outil d'accompagnement global", souligne Nathalie Miel, directrice du Damier.

Lire aussi : L'entrepreneuriat sauvera-t-il la culture ?

Aujourd'hui, la filière, en Auvergne, représente plus de 800 artistes de musiques actuelles installés. 300 acteurs économiques (maisons de disques, éditeurs, tourneurs...) et quelque 500 structures impliquées dans la diffusion.

"Nous souhaitions nous positionner comme un interlocuteur économique incontournable sur la question des filières et des industries audiovisuelles et musicales, en particulier auprès des collectivités territoriales mais aussi des entreprises de la région Auvergne Rhône-Alpes, des banques et des structures d'accompagnement à l'entrepreneuriat," avance Nathalie Miel.

Coopération et non concurrence

Grâce au cluster certains adhérents ont boosté leur développement commercial. Sollicité par la ville d'Aubière (63) pour moderniser sa traditionnelle Foire de la Saint Loup, le Damier a ainsi mobilisé 9 adhérents pour proposer animations, ateliers, programmation et logistique à la foire locale.

"Le Damier a cette force de rassembler des gens exerçant sur le même secteur d'activité et sur les mêmes marchés, mais avec une approche coopérative et non pas concurrentielle", constate Johan Falhouska, co-créateur de la société audiovisuelle Films In.

L'entrepreneur a notamment pu mener un bien un projet de plateforme de streaming vidéo "ici aussi". "Tout seuls nous n'aurions rien pu faire mais grâce à la collaboration avec Anaîs productions et Pressop, nous avons pu mener à bien ce projet qui vient de voir le jour.", assure-t-il.

Boîte à outils

En mutualisant certains moyens, le cluster donne accès à des services que les adhérents ne pourraient pas financer ou structurer seuls. En 2015, associé à la Coopérative de mai et au Transfo, le Damier a ainsi créé Mutic, le premier groupement d'employeurs des industries culturelles en Auvergne. La création du Mima (Marché de l'Image et de la Musique en Auvergne), réservé aux programmateurs régionaux et nationaux permet de rendre visible la production des membres du Damier et de ses partenaires.

Si l'impact économique est réel pour les structures adhérentes, le cluster veut créer un véritable écosystème qui serait profitable à l'ensemble du territoire.

"La filière culturelle se développe et crée des emplois non délocalisables. De nombreuses startups apparaissent et donnent un nouveau souffle au territoire", constate Sylvain Godard, président du Damier.

Potentiel économique

Et le potentiel est important. "Aujourd'hui, la filière des industries culturelles et créatives représente en Europe 4,2 % du PIB et constitue le troisième secteur d'emploi. En France, elle réalise plus de cinquante milliards d'euros de valeur ajoutée par an, soit sept fois plus que le secteur automobile", rappelle Nathalie Miel.

Ainsi, pour mettre en lumière le secteur et son activité, le cluster, qui fête ses 5 ans, organisera une journée pendant laquelle il revendiquera sa position d'acteur économique de premier plan dans la région. Un espace d'affaires, un showroom, des débats et ateliers sont au programme.

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