Aguettant et Biocorp connectent leurs dispositifs pour lutter contre Parkinson

Le laboratoire lyonnais, spécialisé dans les médicaments injectables, et la société auvergnate, experte dans les dispositifs connectés, lancent un projet collaboratif. Apokonnect vise à proposer une forme novatrice de prise en charge des malades parkinsoniens à domicile. Il est soutenu par des crédits publics.

"La fusion de l'Auvergne et Rhône-Alpes a facilité le lancement du projet", confirme Guillaume Bonnefond, directeur recherche et développement chez Aguettant. Le laboratoire pharmaceutique lyonnais spécialisé, en particulier, dans les traitements injectables, a officialisé sa collaboration avec Biocorp à Issoire, dans le Puy de Dôme, qui développe des systèmes d'administration de médicaments connectés.

Leur projet conjoint, baptisé Apokonnect, cible les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Il s'inscrit dans le cadre du programme "Innovez en santé pour le territoire Auvergne Rhône-Alpes", démarche soutenue par la région, l'agence régionale de santé et d'hospitalisation (ARS) et Bpifrance. Ces trois financeurs publics apportent leur concours financier au budget d'Apokonnect, 628.000 euros.

Stylo injecteur et capteur de données

Ce projet associe deux dispositifs médicaux. Le premier l'Apokinon, stylo auto-injecteur d'apomorphine (traitement de deuxième intention du parkinson pour les malades non stabilisés ) a été breveté il y a vingt ans par Aguettant. Le deuxième Easylog, capteur intelligent de collecte et transmission des données d'injection a été conçu par Biocorp, en 2016.

"L'objectif est de s'assurer de la bonne observance du traitement par le patient à domicile afin de le rendre plus autonome et d'éviter son hospitalisation", énonce Guillaume Bonnefond.

Il vise aussi à "améliorer la communication entre le neurologue et le patient", ajoute Isabelle Richard, responsable du secteur neurologie chez Aguettant.

Un projet de 19 mois

Apokonnect est coordonné par le cluster I-care, créé en 2011 par et pour les professionnels de la filière des technologies de la santé. Il se déroulera sur 19 mois, période durant laquelle il sera procédé à l'intégration du système, l'évaluation de l'usage par le biais d'études et tests et la programmation du déploiement.

"Les Hospices civils de Lyon jouent un rôle majeur. Nous travaillons étroitement avec le Professeur Emmanuel Broussolle de l'hôpital neurologique", fait observer Guillaume Bonnefond.

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 "C'est une forme de prise en charge de cette maladie très novatrice. Aucun acteur ne commercialise des solutions connectées telles que celles-ci. Pour Aguettant c'est un vrai tournant", atteste Isabelle Richard.

Selon les chiffres de l'association France Parkinson, près de 200 000 personnes souffrent de cette affection neuro-dégénérative en France et 25 000 cas nouveaux sont enregistrés chaque année. Contrairement à une idée reçue, cette maladie ne rime par uniquement avec vieillesse. L'âge moyen est de 58 ans et elle peut frapper des personnes avant 40 ans.

Une ETI et une jeune pousse

Le laboratoire Aguettant, fort de 529 collaborateurs, annonce 115 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 25 % à l'international, pour l'exercice clos fin mars 2016.

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Pour sa part Biocorp, côté sur Alternext et labellisé entreprise innovante par Bpifrance, compte 44 salariés. La société, fondée en 2004, a publié 2,46 millions de revenus en 2015 et 1,6 million au premier semestre 2016.

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