Startup : Cy-Clope fait la chasse aux mégots

La startup lyonnaise Cy-Clope, se positionne comme la première filière de gestion du déchet de mégot de cigarette. Deux jeunes entrepreneurs ont imaginé un collecteur qu'ils proposent aux grandes entreprises pour récupérer des milliers de mégots qui seront ensuite valorisés sous forme de plastique.
Un container "cy-clopeur" installé devant le siège de la Métropole de Lyon.

Difficile d'y échapper. Dans la rue, devant les restaurants, et surtout aux pieds des immeubles de bureaux les mégots de cigarettes sont partout, omniprésents. Deux jeunes Lyonnais Antoine Di Tommaso et Thibault Legrand pensent avoir trouvé la solution. Depuis le mois d'avril, ils ont créé leur startup Cy-Clope, la première filière de gestion du déchet mégot.

Le déchet le plus jeté en entreprise

"Nous sommes partis de plusieurs constats", détaille Antoine Di Tommaso.

"Il s'agit du déchet le plus jeté au monde, près de 135 000 chaque seconde. C'est aussi le déchet le plus fréquent sur les lieux de travail. Dans une entreprise de 250 salariés, il y a aura 250 000 mégots produits chaque année".

Estimant les cendriers extérieurs inadaptés pour organiser le ramassage, puis le recyclage des mégots, ces deux diplômés du master Innovation, Design, Entrepreneurship et Arts, d'EMLYON et Centrale Lyon, ont imaginé une solution clé en main à destination des grandes entreprises ou des collectivités.

"Cy-clopeur" : un container spécifique

Ils ont conçu un collecteur spécifique. Haut d'un mètre, design et affichant des couleurs vives, le "cy-clopeur" peut absorber 10 000 mégots soit 20 litres environ. La formule de base revient à 75 euros par mois et par container. Le collecteur est réalisé en acier dans une entreprise du nord de la France. Fixable au sol et conçu pour éviter un incendie, il est doté d'une plaque sur le dessus permettant d'apposer un message de prévention.

Au préalable, Cy-Clope effectue un diagnostic dans l'entreprise, et propose des sessions de sensibilisation du personnel pour une bonne utilisation. Selon le volume de mégots à récupérer, la startup passe vider le collecteur avec un rythme défini dans le contrat.

Cyclope fondateur

Antoine Di Tommaso et Thibault Legrand, co-fondateurs de Cy-Clope.

 Les mégots deviennent du plastique

Une fois collectés, les mégots sont envoyés dans une usine du groupe Teracycle à Mende, en Lozère. Si le tabac et les cendres sont compostés, l'acétate de cellulose, qui compose la matière du filtre, est transformé en plastique, sous forme de plaque d'isolation ou de palette industrielle.

"La technologie de recyclage existait, ce qui est innovant c'est la filière. Il n'y avait pas de collecte optimisée", souligne Antoine Di Tommaso. Cette innovation a valu aux deux associés de 24 ans de décrocher la bourse French Tech-BPI et le grand prix du concours Jeunes entrepreneurs de l'année de Campus création.

Parmi les premiers clients de la jeune entreprise incubée à l'EMLYON, la métropole de Lyon avec un collecteur installé à l'entrée. L'EMLYON doit en accueillir treize d'ici la rentrée. Hors de Rhône-Alpes, Médiamétrie est la première société à avoir fait appel aux services de Cy-Clope, qui a également approché des groupes comme Safran.

Le cap des 100 clients pour 2016

L'ensemble du projet représente à ce jour un investissement d'environ 50 000 euros pour les deux jeunes entrepreneurs qui espèrent réaliser leurs premières embauches d'ici la fin de l'année et atteindre une vingtaine de clients à la rentrée. En 2016, Cy-Clope compte avoir franchi le cap des 100 clients, avant une levée de fonds. Antoine Di Tommaso et Thibault Legrand, veulent également développer une gamme complète de collecteurs, avec notamment un modèle destiné aux bars-restaurants à l'étude

Les fondateurs de l'entreprise sont non-fumeurs, mais ils ont conscience que la valorisation du mégot, un "déchet polémique", peut faire grincer des dents certains.

"Nous n'avons pas de jugement de valeur sur la cigarette. Notre constat est avant tout que c'est sale et polluant. Pour le recyclage du verre, on ne se pose pas la question de savoir ce qu'il a contenu. Nous, nous vendons aux entreprises une solution RSE. Un seul mégot peut mettre une douzaine d'années à disparaitre et polluer 500 litres d'eau", rappelle Antoine Di Tommaso.

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Commentaires 2
à écrit le 04/04/2021 à 22:53
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Ceux qui obtiennent un réel volume se baissent pour les ramasser de nombreuses fois pour cumuler une bouteille pleine et ceci sur plusieurs semaines de façon régulière - les vrais fumeurs eux jettent par terre bien que la borne cy-clope soit A 3 CM...

à écrit le 01/10/2015 à 14:09
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BONJOUR retraité actif , vis en Tunisie ; bravo les jeunes ; et si on essayait : je trouve l'idée géniale a plus , Madi Henri

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