"La Bourse doit être dans le champ des possibles des PME-ETI" (EnterNext)

Avec 14 % des PME-ETI françaises cotées, soit 78 structures, la région Auvergne-Rhône-Alpes est pour EnterNext le deuxième marché français. La filiale du groupe Euronext dédiée à la promotion et au développement de ses marchés boursiers propres aux PME-ETI (compartiments B et C, Alternext), a annoncé le renforcement de son bureau régional, qui englobe également la Bourgogne et Franche-Comté. Explications et perspectives avec Éric Forest, CEO d'EnterNext.

EnterNext a annoncé un renforcement de son management en Auvergne-Rhône-Alpes, avec deux nouvelles nominations. Pourquoi ce choix, et quels sont les perspectives de développement ?

Eric Forest. Le choix est simple et naturel, et s'inscrit dans le prolongement de notre stratégie initiée il y a quelques années. Notre renforcement correspondant au potentiel de cette région Auvergne-Rhône-Alpes en matière de PME et ETI, tous secteurs confondus, notamment celui technologique. Pour rappel, le territoire compte 86 sociétés cotées dont 78 PME-ETI (14% des PME-ETI françaises cotées). Nous voulons être encore davantage au contact des entrepreneurs et des entreprises. Ainsi pour assurer ce soutien aux acteurs économiques du territoire, nous devions renforcer notre équipe. C'est un travail qui sera mené en étroite collaboration avec les écosystèmes de la région. La finalité est constante : faire connaitre nos outils de financements pour les PME et les ETI afin de soutenir leur croissance et leur développement.

Ce travail de pédagogie porte-t-il ses fruits ?

Je constate une forte évolution des mentalités depuis quatre ans. Cette métamorphose se traduit par, au minima, une augmentation du besoin d'information exprimé par les sociétés. La bourse doit être dans les champs des possibles des entreprises.

Depuis 2013, 20 entreprises de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont été introduites en Bourse, dont 15 issues de la Tech. Les Introductions en Bourse (IPOs), sur les marchés EnterNext, sont-elles exclusivement réservées aux entreprises à forte valeur ajoutée techno ?

Les marchés EnterNext (compartiments B et C des marchés réglementés européens ainsi qu'Alternext) ne sont absolument pas réservés aux entreprises technologiques. Cela dit, elles sont sur-représentées dans les dernières introductions, et cela pour une raison simple : elles ont un besoin de cash important pour financer leur développement de produit, de service ou à l'international, alors qu'elles ont peu accès au financement bancaire ou par dette. Cela car leur modèle n'est pas encore rentable. Cette typologie d'entreprise vient sur ces marchés pour financer leur croissance et leur développement. Mais leur potentiel doit trouver écho auprès des investisseurs. Certaines entreprises peuvent être dans une logique de diversification des financements, mais la logique d'equity constitue un levier intéressant pour elles.

Cependant, de nombreuses entreprises traditionnelles - à l'instar de Serge Ferrari ou d'Abéo - ont fait le choix de se positionner également sur ce type de financement. Cela souligne le fait que les IPOs ne sont pas l'apanage exclusif des techs.

Permettez-moi de signaler un fait majeur : 5 IPOs de la région figure dans le top 10 des meilleurs performeurs post IPO, comme Erytech (+94 % depuis l'introduction), Visiativ (+54 %), Amoeba (+234 %), Oncodesign (+150 %), Poxel (+89 %). Cela prouve la réussite, mais aussi la diversité des secteurs économiques du territoire, car aussi bien des entreprises de l'éco-industrie, du numérique ou des sciences de la vie sont représentées dans cette performance.

Quel regard portez-vous sur la politique régionale - qui avec la loi NOTRe  a de plus en plus d'autonomie dans la politique économique et notamment dans le financement des entreprises ?

Nous avons eu l'occasion depuis le lancement d'Enternext d'échanger avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, et de réfléchir sur des éléments et des dispositifs communs. Nous avons la chance d'avoir des interlocuteurs actifs sur la question de l'accompagnement des entreprises. C'est ainsi plus simple pour unir nos forces. Non seulement dans l'optique de nouveau produit ou de nouvel outil, mais avant tout pour renforcer la pédagogie auprès des entreprises. Ce travail peut également se faire avec des organisations professionnelles. Il faut également souligner la maturité de la métropole de Lyon dans ce domaine.

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