La fragile mutation des avocats

1991 a fait date dans l’histoire de la profession d’avocat. Cette année-là a consacré la fusion de métiers d’avocat et de conseil juridique et propulsé l’activité dans des logiques nouvelles. Douze ans plus tard, elles exposent leur bienfaits. Etalent leurs limites. Et découvrent leurs menaces. Tous disséqués à l’aune de la personnalité singulière des avocats. Enquête au sein du barreau de Lyon.

Des droits à la traine et d'autres qui flambent ; des spécialités en pénurie et d'autres engorgées ; des jeunes exploités de longues années au rang de collaborateurs ; des niveaux moyens de rémunération en baisse et des écarts qui se creusent - selon une étude réalisée en 2002 auprès de 7534 avocats, 14 % d'entre eux perçoivent une rémunération brute inférieure à 23 000 euros - ; des avocats solitaires et polyvalents confrères « d'hyperspécialistes » associés dans des cabinets internationaux ; une multiplicité de statuts (au barreau de Lyon, 473 avocats exercent à titre individuel, 536 sont collaborateurs, 296 salariés, 348 associés libéraux, 124 associés salariés, et 24 commandites - NDLR)... la profession d'avocat vit aujourd'hui une profonde hétérogénéité dans le sillage de la réforme de 1991 qui, si elle a réveillé un microcosme endormi et l'a nourri d'une rigueur et de compétences nouvelles, l'a aussi mis en lutte avec ses valeurs fondatrices. Bien que chaque nouvelle promotion la fasse reculer année après année, la bipolarité entre avocats de souche et ex-conseils juridiques crevasse encore la génération des quinquas. « Des luttes de pouvoir entre ces camps existent au sein du conseil de l'ordre » précise Romain Laffly, du cabinet Arrue. « Et ce, même si chaque partie a apporté à l'autre ses propriétés : une vision humaniste pour les premiers et économique pour les seconds » résume André Boyer premier ex-conseil juridique à accéder au rang de bâtonnier de Lyon (1996-1997). Cette fusion a généré l'intrusion de droit économique et des affaires, longtemps mineur, et l'incorporation immédiate de la logique d'entreprise propre à feu les conseils juridiques ; la métamorphose des règles de fonctionnement et corollairement, de l'esprit qui animait la profession était en marche.

 

Hyperspécialisation et massification

 

Chacun a beau clamer les vertus du « généralisme » - « comment, à l'image des médecins, peut-on ambitionner d'être un bon spécialiste si l'on n'a pas acquis une excellente base ? » s'interroge Romain Laffly -, l'heure est désormais à la spécialisation - voire à l'hyperspécialisation -, aux regroupements de cabinets,  et, particulièrement dans le domaine des droit de l'entreprise, à l'édification de mastodontes capables de satisfaire tous les besoins du client, du social à la propriété industrielle et dans ses usines françaises comme allemandes. Pour ces raisons, François Balsan, associé chez Lamy, Ribeyre& associés pronostique que les opérations de fusion vont se « multiplier ». « On ne peut pas traiter correctement le divorce d'un chef d'entreprise sans appréhender les conséquences humaines, matérielles et professionnelles. Etre capable d'offrir au client de tout gérer est donc un atout » complète Romain Laffly. « Dans notre domaine du droit des affaires, nous devons constituer les équipes les plus grosses possibles. C'est la condition pour fournir la prestation la plus efficace » soutient Christian, associé chez HSD Ernst & Young (désormais dénommée EY Law depuis le rapprochement avec Andersen) dont l'entité Rhône-Alpes rassemble 160 personnes. Une forme de « globalisme holistique dont la justification - « répondre à une problématique multiple » - n'est pas sans rappeler la plaidoirie des partisans de la confusion audit / consulting / droit qui a jeté l'opprobre sur les fameux Big - Ernst & Young, Deloitte& Touche, KPMG... -. Un transfuge de Deloitte& Touche, aujourd'hui associé dans un grand cabinet lyonnais, pense que « l'interprofessionalité n'est pas morte. Certes sous d'autres formes et avec de nouvelles règles, cette complémentarité d'expertises devrait même prospérer. Car elle présente des intérêts. En premier lieu celui d'enrichir la profession par la confrontation à d'autres métiers ».
Cette tendance à la massification et à la transversalité embrasse la judiciarisation accrue de la société, la complexification et l'internationalisation du droit. Mais elle égrène aussi ses menaces : uniformisation des pratiques, domination des méthodes et de l'homogénéisation sur les personnalités et les singularités, précarisation des avocats individuels et polyvalents, émancipation hypothéquée de jeunes professionnels dans certains droits qui, à l'instar de celui des affaires, ne laissent aucune autre perspective que la grande structure spécialisée. « Peut être. Mais des cabinets comme le nôtre - Fromont-Briens& Associés rassemble à Paris et à Lyon cinquante-cinq avocats - sont aussi de puissants leviers d'embauche » rectifie Yves Fromont. Ce phénomène de concentration pourrait susciter d'autres critiques : il encourage la compartimentation du travail au point, le déplore Jean Bonnard, avocat honoraire, qui fut président nationale des jeunes avocats et bâtonnier de Lyon (1988-1989), de pouvoir « scléroser » l'exercice. Il ne secrète pas systématiquement une plus grande transparence des prestations et des tarifs, pourtant espérée pour laver peu à peu la profession de ses oripeaux d'opacité, et a plutôt pour effet d'accroître le coût horaire d'intervention. Enfin, il plonge la profession dans une logique nouvelle : la concurrence.

 

Financiarisation

 

De 562, le nombre d'avocats inscrits au barreau de Lyon double brutalement lors de l'irruption des conseils pour atteindre aujourd'hui 1823. Si elle demeure compatible avec le « marché du droit », en croissance notamment dans le champ de l'entreprise, cette explosion bouleverse les mentalités et inocule de nouvelles perspectives dans une profession réglementée et scellée par des valeurs - confraternité, secret professionnel, confidentialité, désintéressement, stricte déontologie - longtemps considérées comme indestructibles. Certes la concurrence n'est pas sans intérêt, notamment au niveau de la transparence et de la rigueur de gestion, exigées par des clients de plus en plus déterminés à mesurer la valeur ajoutée de leur prestataire et attentifs à la pertinence de la facture.  A l'image d'Alain Ribeyre, co-fondateur de Lamy Ribeyre& Associés, certains n'y décèlent même « aucun » danger. « Elle permet aussi d'élever le niveau des compétences et d'obliger à se dépasse, à innover, à se remettre en question, autant d'interrogations qui n'étaient pas naturelles chez les avocats. Et c'est la muraille la plus sûr face aux possibles dérives corporatistes » soutient Edouard Bertrand, associé chez Lamy-Lexel. Exacerbée par la multiplication des appels d'offre, la concurrence oblige les cabinets à adopter un nouveau vocabulaire, où se bousculent « rationalité », « rentabilité », « performance », « rachat ». Des classements par « productivité d'avocats » paraissent, qui s'étagent de 151 400 euros par avocat chez Deloitte& Touche à ... 857 000 euros chez DarroisVilley Maillot Brochier, ou de 306 800 euros par associé chez Boyer Clément et Associé à ... 7 millions d'euros chez SkaddenArps (données 2001, Décideurs juridiques et financiers) !
Ces soudaines logiques greffent sur l'exercice du métier des raisonnements prosaïques, des ambitions financières, des espérances publicitaires et des tactiques commerciales parfois « limites » applaudis par les uns, vitupérés par d'autres. Des avocats appellent à intégrer au capital de leur société des banques, des compagnies d'assurance, ou des fonds de pension. Au mépris des propriétés d'indépendance et des dangers de conflits d'intérêts ? « Pas forcément. Si la participation est contenue à moins de 25 %, pourquoi des entreprises dont l'activité et les compétences sont complémentaires de celles des avocats ne pourraient-elles pas prendre part au développement d'un cabinet ? Pourquoi une société d'outplacement ne pourrait-elle pas être actionnaire d'un cabinet appelé à définir des plans sociaux ? » interroge André Boyer. Des cabinets investissent tant dans leur développement qu'ils s'asservissent à une course périlleuse à la « taille critique », au leadership, et à l'obligation de résultat. La boulimie rôde. « Aucune de ces logiques n'est offensante. Il faut briser les tabous et les principes judéo-chrétiens qui font de l'argent qu'il est infréquentable. Mon cabinet de droit social doit faire siens les mêmes raisonnements que ceux de ses clients. Ils sot dans le monde des affaires ; je le suis aussi » se défend Pascal Pétrel dont même les méthodes de recrutement épousent une approche pour le moins ... offensive. « Au stade ultime du processus, le futur collaborateur est « reçu » par les vingt salariés réunis dans une salle. Il est jaugé, testé, jugé. Croyez-moi, il faut qu'il soit costaud ! ».

 

Publicité au mépris du règlement

 

La profession peut-elle s'accommoder de toutes les propriétés du libéralisme ? « La mentalité n'est plus à l'anti-commercialisme qui avait toujours prévalu. L'argent et le métier d'avocat font difficilement bon ménage. La profession est dorénavant face à un choix : le fric ou la déontologie » constate Jean Bonnard. Myriam Plet tempère. « Un cabinet peut mener une logique de développement sans pour autant s'assujettir à une logique de financiarisation. L'argent et la déontologie ne sont donc pas antinomiques ». Et, poursuit Sophie Attia, présidente de l'Union des Jeunes Avocats, « l'humanisme n'est pas le monopole des pauvres ». Néanmoins, la logique de financiarisation et sa lente propagation dans le mentalités font redouter qu'avec le temps des pans du droit soient abandonnés, faute de candidats, sacrifiés pour leur insuffisante rentabilité. Liée à cette paupérisation, l'inquiétude grandit d'une lente dérive qui érode des valeur aussi fondatrices que la solidarité et la confraternité - « c'est elle qui établit la passerelle entre les différents métiers et spécialités de notre profession » -, qui légitime des pratiques commerciales douteuses - le spectre du « démarchage » à l'américaine est-il vraiment lointain ? -, qui fragmente davantage une corporation déjà individualiste, qui accentue les clivages entre cabinets « riches » et « pauvres », qui prépare des prestations pour clients eux aussi à deux vitesses. « A l'image de notre société, la profession se déshumanise » observe Yves Fromont.
Symbole de cette cristallisation : la communication, dont l'exercice est strictement contingenté aux frontières de « l'information ». Dans une activité intellectuelle, l'image et le « faire savoir » influent directement sur la réputation. Alors qu'il y a peu même les plaquettes étaient interdites, des directeurs de la communication et du marketing font aujourd'hui leur apparition. Mission : exploiter chaque anfractuosité négligée ou ignorée par un règlement qui permet les interprétations. « L'objectif est de faire de l'image dans le respect des textes » résume Sophie Attia. Les pistes ne manquent pas : parution d'articles - parfois « négociés » - dans la presse, sites internet, diffusion de plaquettes, organisation de colloques, interventions publiques ...  autant d'initiativesautorisées qui peuvent vite déraper. Et la rareté des punitions encourage les dévoiements. Que dire des publicités parues dans la revue Personnel - transmises à un avocat lyonnais par la régie publicitaire de l'éditeur, l'ANDCP, organisme national représentatif de la fonction Ressources Humaines - ? Proposées au tarif catalogue à 4116 euros en quadri, elles ont pour noms Slaughter and May, Debevoise&Plimpton, Coudert Frères, ou Deloitte& Touche... « La publicité est d'autant plus répréhensible, qu'elle rend compte d'un savoir faire de propagande et pas de la qualité de la prestation intellectuelle » rappelle Myriam Plet. Cette traque de l'exploitation médiatique peut aussi prendre des formes moins caricaturales et plus litigieuses. Ainsi, Petrel& Associés faillit-il lorsqu'il célèbre avec ses clients, dans un grand restaurant l'obtention de la norme Iso ? Son fondateur milite d'ailleurs pour une liberté de communiquer « absolue, avec pour seule limite la comparaison. A l'avenir, la différenciation entre cabinets se fera sur leurs capacités à communiquer et à faire de la publicité ». Et « tant pis » si cela aggrave l'arythmie entre cabinets « riches » et « pauvres » si « n'importe qui » ne peut pas faire appel à ses services (facturés personnellement 485 euros de l'heure) ...

 

Unité menacée

 

La profession se découvre t'elle hétérodoxe, fissurée, au point que l'implosion la guetterait ? Même sur le plan de l'éthique, le fossé s'est aggravé entre acteurs des différents droits. « Au prétexte de notre taille, de nos ambitions, de notre organisation, ou de ne pas faire assez de social, des avocats reprochent aux importants cabinets spécialisés de ne pas être garants de l'éthique ? Mais est-il bien éthique de « plumer » une personne qui divorce ou de dissimuler des rémunérations en liquide ? » s'interroge Yves Fromont. Pascal Pétrel n'affiche de son côté aucun état d'âme, appelle les instances d'arbitrage à « faire le ménage », et préconise une forme d'apuration de sa profession, « ralentie et appauvrie par tous ces petits artisans qui n'ont pas les moyens d'assurer un vrai service et qui ne s'acquittent pas toujours de leurs responsabilités. Je n'ai rien en commun avec leurs pratiques rudimentaires. Je n'ai pas la même vue que celui qui ne dépense pas un centime en formation. Certains d'entre eux constituent même un danger pour la cohésion, l'image et l'avenir de notre profession ».
« L'unité, le sentiment d'utilité, l'esprit d'une communauté tiennent à la volonté commune d'appartenir à la même profession ». Mesuré aux déclamations de son confrère, le vœu de Myriam Plet apparaît bien friable. La déontologie, qui cimente l'identité et la cohésion de la profession, n'a paradoxalement jamais été à la fois aussi fragilisée et autant réclamée et salvatrice. Or le schisme rôde. La spécialiste en droit social anticipe même la « rupture » de la profession si la déontologie se laisse infecter par certains outils de la concurrence et de « l'acte marchand ». Les fondements identitaires et culturels titubent, certains même vacillent, « sans pour autant que les origines exactes du danger soient clairement repérées ». Effet « collatéral » supplémentaire - mais aussi sous le feu d'autres explications, notamment la somme des tâches périphériques qui pollue l'exercice du métier et obstrue d'autres formes d'investissements ; et la pratique du judiciaire, qui ligote à des horaires d'audience élastiques, pénalisants, et moins rentables -, la capacité d'implication des avocats au sein de leurs instances de réflexion et de représentation décline. Et hypothèque la capacité endogène de la profession de riposter. Celle-ci est-elle en danger ? Certes, quelques sujets l'extirpent de son endormissement et ressuscitent la mobilisation : aide juridictionnelle, intégration des juristes d'entreprise, norme Iso. Des « jeunes », et même des représentants des fameux Big - cabinets internationaux longtemps exposés aux conflits d'intérêts par la promiscuité dichotomique de leurs métiers du droit et de l'audit, et jalousés car l'activité des premiers était directement servie par celle des seconds -, ceux-ci en quête de réhabiliter une image dégradée, motivés par l'opportunisme commercial, et contraints dorénavant de générer leur activité, s'investissent. Et les droits « pauvres » - famille, étrangers - continuent d'attirer des vocations, même si l'angélisme de Christian Leroy, mesurant la nature des engagements dans la profession à celle des « prêtres », fait sourire. Mais personne n'est dupe. Des avocats vivent d'importantes précarités financières et se débattent dans les commises et les permanences. Des droits peinent à être réévalués au point que de jeunes intègrent désormais les perspectives de revenus dans le choix de leur spécialité. Pour Myriam Plet, « il appartient à la profession de veiller à ce que tous les droits soient solvables. Mais c'est aussi une mission de service public, et l'Etat ne peut être écarté de cette obligation ». En ligne de mire, le risque, rapporté par Geneviève Biot-Crozet, « qu'aux yeux de la société, le droit ne soit plus un investissement mais un instrument ». Or, dans un environnement de marchandisation, la menace sur les droits « militants » est réelle et suscite un double danger : que la vocation déserte les motivations et que la pratique de ces droits « pauvres » échoue entre les seules mains de disciples sacerdotaux. Les perspectives d'association des jeunes, confinés à collaborer dans des conditions matérielles et managériales parfois critiques - « certains associés se comportent comme des négriers » assure un avocat majeur du barreau de Lyon -, n'ont jamais été aussi sombres au point que le principe d'apprentissage semble évanescent. « Nombreux sont les cabinets qui n'ont pas conscience que les jeunes sont l'avenir » regrette Sophie Attia.

 

Avenir brumeux

 

La profession est bien à un carrefour, sur lequel d'autres phénomènes viennent peser. Facilitée par la construction hasardeuse de l'Europe du droit et du barreau (Philippe Genin espère lancer le 11 décembre prochain, jour de la prestation de serment des nouveaux avocats, « L'appel de Lyon ». Comparable, par son esprit, à « L'appel de Genève » initié par des juges (notamment di Pietro) d'Europe pour lutter contre le crime organisé, cette déclaration prononcée par des avocats lyonnais, italiens et allemands ambitionne la construction d'un code de procédure pénale européen - NDLR)la puissance des cabinets anglo-saxons et leur pénétration du marché français ne cesse de grandir. Tous n'en partagent pas l'anathème. François Balsan loue leur méthodologie « remarquable. Ils ont tout compris à la gestion et à l'efficacité ; les lawyers constituent 70 % de leurs effectifs et seulement 50 % du personnel des cabinets français ». Yves Fromont y pointe une opportunité pour s'extraire du nombrilisme, de l'autarcie, du corporatisme qui guettent. « On ne peut pas prétendre être international si l'on reste dans son landerneau ». Le « très libéral » Pascal Pétrel les considère « légitimes car le monde économique les a choisis. Et ils ne doivent pas être si mauvais, puisque l'Etat français les fait travailler ! ». Pourtant, la menace est double : celle d'une lente contamination de la déontologie française, réputée pour sa salubrité et sa rigueur, et, par le principe que le droit est le squelette de chaque pays, celle d'une insidieuse propagation des valeurs atlantistes dans le capitalisme français. Pour preuve, la capacité pour ces structures en voie d'implantation en France de démarcher des cabinets français entiers pour constituer leurs équipes. Le rempart à ces risques d'hémorragie ? « Notre sens de l'appartenance à une communauté » estime André Boyer. « Et les moyens de construire des cabinets français puissants, capables de rivaliser au plan international » poursuit Edouard Bertrand. Les avocats lyonnais, qui peinent à exister face à leurs homologues parisiens, ont réagi. Quelques avocats étrangers se sont installés, des cabinets se sont adossés à des réseaux européens (exemple : Terralex, présent dans 90 pays auquel Lamy, Ribeyre& Associés est agrégé en qualité de représentant français), et le barreau, par la voix de son bâtonnier, tente d'ancrer son identité dans une spécificité mondialement reconnue. Bref, alors que l'hétéroclisme des métiers, des visions, des structures, s'accroît, et que ses instances représentatives sont morcelées et échouent à faire entendre une seule voix, la profession continue de serpenter et sa cohésion de fléchir. « On n'abordera sereinement les grands virages de notre profession et on ne combattra les menaces qui peuvent peser sur elle que si nous sommes déterminés à coopérer et à conduire d'importantes réflexions dans toutes les instances qui la structurent. Il faut pour cela préserver les utopies » pronostique Jean Bonnard, qui fut l'un des premiers avocats du barreau de Lyon à s'associer. Aujourd'hui retraité, son vœu appartient-il à une époque révolue ? Et obligée aux écarts de plus en plus grands, sa profession est-elle promise à trébucher ?



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