Le patron du numéro un mondial du pneumatique avait le sourire ce vendredi matin, pour l'exercice traditionnel de l'AG annuelle des actionnaires du groupe. Jean-Dominique Senard est d'abord revenu sur les résultats historiquement élevés de 2015, soit 21,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, en hausse de 12,8 % par rapport à 2014.

Et 2016 s'annonce déjà sous de bons auspices :

"Les perspectives de croissance sont positives, souligne le gérant de Bibendum. Pour 2016, nous avons prévu de croître plus vite que le marché. Les résultats du premier trimestre nous y encouragent", a-t-il commenté.

Dans ce contexte euphorique, les dividendes pour chaque action ont été de 2,85 euros en 2015.

"Si un actionnaire a acquis pour 100 euros d'actions Michelin en 2010, il a aujourd'hui 193 euros dans son portefeuille. C'est une belle croissance !", a souligné Marc Henry, directeur financier du groupe, qui a parallèlement annoncé 750 millions d'euros de rachat d'actions d'ici la fin 2016.

Rémunération historiquement élevée

Conséquence de ces bons résultats, le conseil de surveillance de Michelin a adopté, entre autres, une augmentation substantielle de salaire pour le président du groupe. Jean-Dominique Senard touchera pour l'année 2015, 2,384 millions d'euros contre 1,857 million en 2014 (+ 28 %), soit le plus fort niveau de rémunération depuis son arrivée à la tête du groupe en 2012, adopté par les actionnaires à 97,39 % des voix.

"Ma rémunération est fixée par la gouvernance du groupe. J'ai toujours souhaité qu'elle soit relativement modérée", a commenté le patron de Michelin.

Il est vrai qu'elle est encore loin derrière le chiffre polémique du salaire de son prédécesseur Michel Rollier qui avait touché 4,5 millions d'euros en 2010 ou de celui Carlos Ghosn, président de Renault, qui a empoché cette année 7,251 millions et qui pourrait recevoir environ 8,2 millions d'euros au mois de juin en sa qualité de PDG de Nissan.

De quoi donner du grain à moudre aux quelques dizaines de manifestants de la CGT et de Nuit Debout, qui se sont réunis devant les grilles de la Combaude, l'atelier de rechapage amené à fermer prochainement.

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 "Il n'y aura aucune souffrance sociale à la Combaude, a répété le président de Michelin. Je m'y suis engagé. Je ne reviendrai pas sur ma parole donnée".