Thierry Frémaux, ambassadeur du 7e art

Thierry Frémaux est lauréat du prix de l'exemple à l'international. Un réalisateur proposera peut-être un jour au directeur général de l’Institut Lumière, du festival Lumière, et délégué général du festival de Cannes, de jouer son propre rôle. Celui d’un homme mû par l’amour du cinéma et par sa ville de cœur : Lyon.
Crédits : Laurent Cérino

« Il peut en parler du matin au soir. Sait parler aux acteurs même sans nœud papillon. Et peut être en jean, et garder les pinces en bas de son pantalon puisqu'il est venu à vélo », raconte Georges Képénékian, premier adjoint à la Ville de Lyon.

Un homme simple 

Bien que fréquentant tout le gotha planétaire du 7ème art, réputé compliqué, « il est resté simple », confirme Jean-Jacques Pignard, vice-président du conseil général du Rhône, et administrateur, de longue date, de l'Institut Lumière.  Un « découvreur passionné », un « incorruptible », louait Christine Albanel, ministre de la Culture de l'époque, en remettant à Thierry Frémaux, l'insigne de Chevalier de la Légion d'honneur, le 11 mars 2008.  Etudiant en histoire et habitué des salles obscures de quartier depuis son plus jeune âge, il a 22 ans quand il pousse la porte de l'Institut Lumière pour devenir bénévole. Avec la complicité de Bertrand Tavernier son président, il en a gravi pas à pas toutes les marches.

100 000 personnes en six jours

« Pour célébrer le centenaire du cinéma, en 1995, il avait réussi à nous convaincre de réhabiliter le hangar du Premier film des anciennes usines Lumière. A partir de ce moment, j'ai senti que Lyon redevenait la capitale du cinéma, Il a alors commencé à parler de son projet de festival Lumière, mais nous étions sceptiques, au départ. » se souvient Jean-Jacques Pignard.

La cinquième édition, en octobre dernier, a réuni 130 000 personnes en six jours et des dizaines d'artistes internationaux. « Le cercle est vertueux entre l'Institut Lumière qui vient de fêter ses 30 ans et le festival. Il a fait de la rue du Premier film, une sorte d'Hollywood du cinéma classique », s'émerveille Cécile Bourgeat, Directrice administrative et financière de l'Institut. « Sa fonction de délégué général du festival de Cannes lui vaut d'attirer à Lyon des personnalités. Il leur offre une occasion de partager leur passion du cinéma au plus près du public. C'est du gagnant-gagnant, pour reprendre ce qu'avait dit Clint Eastwood », ajoute-elle.

 « Il transpire cette ville »

L'acteur Américain a été le premier à recevoir le prix Lumière en 2009. Ont suivi Milos Forman (2010), Gérard Depardieu (2011), Ken Loach (2012) et Quentin Tarantino (2013). Au-delà de ces têtes d'affiche, l'importance pour Thierry Frémaux, « c'est que les projections attirent les foules. C'est aussi comme cela qu'il voit sa mission de service public. Il aimerait rajouter des fauteuils, pousser les murs pour ne refuser personne », confie Cécile Bourgeat qui n'oubliera jamais la soirée d'ouverture de la première édition du festival où Thierry Frémaux commentait les films devant 5 000 personnes enthousiastes. « C'est plus qu'un ambassadeur. Il transpire cette ville à laquelle il est profondément attaché », dit Georges Képénékian.

Toujours en mouvement, il va parfois tellement vite que les uns et les autres ont du mal à le suivre. « C'est parfois un peu chaud », reconnaît, avec affection, l'élu. « Pas de tout repos », acquiesce Cécile Bourgeat. « Il a toujours le futur en tête, mais c'est le présent qu'il investit totalement. J'ai appris à ses côtés que l'on peut faire un budget au jour le jour et constater au final qu'il est toujours équilibré. Il marche à l'enthousiasme », explique sa collaboratrice.

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