Emploi : en AuRA, quel poids pour les commerces fermés ?

FOCUS. Alors que la fermeture des commerces fait toujours débat sur la scène locale et nationale, avec des organisations professionnelles qui réclament encore la réouverture dès le 27 novembre prochain, une étude de l’INSEE dresse un état des lieux plus fin du nombre d’emplois concernés par ces fermetures en région Auvergne Rhône-Alpes. Avec, sans surprise, un poids important pour les filières de la restauration et des loisirs.
Parmi les secteurs les plus concernés, la restauration, qui regroupe près de 40.000 emplois salariés. A Grenoble, le mouvement Les Vivants Grenoblois s'est emparé des vitrines pour en faire un symbole.
Parmi les secteurs les plus concernés, la restauration, qui regroupe près de 40.000 emplois salariés. A Grenoble, le mouvement Les Vivants Grenoblois s'est emparé des vitrines pour en faire un symbole. (Crédits : DR)

Leur grogne est montée d'un cran au cours des dernières semaines. Alors que les commerçants de proximité ont manifesté pour la troisième fois ce lundi pour demander la réouverture de leurs commerces à Lyon, -et qu'une première manifestation du même type est programmée à Grenoble lundi prochain par le collectif Les Vivants Grenoblois-, une enquête publiée par l'INSEE Auvergne Rhône-Alpes dresse un premier état des lieux des impacts régionaux, notamment en matière d'emplois. Selon elle, plus de 40 % des salariés du commerce de proximité sont employés dans des établissements contraints à la fermeture au public au cours du mois de novembre 2020.

Le secteur, qui emploie au total 341.000 équivalents temps plein (ETP) à l'échelle régionale d'après les données récoltées en 2017, se retrouverait en effet coupé en deux puisque seuls 174.000 salariés (soit 51,0 %) travailleraient actuellement dans des lieux autorisés à recevoir du public, selon la liste établie par le décret du 29 octobre 2020.

Car si, dans le top 5 des premiers employeurs de la filière du commerce de proximité se trouvent trois poids lourds (hypermarchés et supermarchés, boulangeries et pâtisseries) qui peuvent continuer de fonctionner, l'addition des emplois générés dans un grand nombre de filières aujourd'hui à l'arrêt (restauration, débits de boissons, coiffure, habillement, magasins de sport, ameublement, etc) pèse lourdement dans la balance.

Une situation différente en fonction des territoires

Et l'INSEE de nuancer le tableau en précisant qu'une partie des établissements fermés peuvent néanmoins poursuivre une partie de leur activité à travers la vente en ligne, tandis que certains établissements peuvent également rester ouverts grâce à l'une de leurs activités secondaires.

C'est par exemple le cas des établissements de restauration qui peuvent assurer un service de vente à emporter, ou encore des magasins de jardinage qui vendent des engrais ou des aliments pour animaux. Sans oublier que dans certains établissements où l'accueil du public est interdit, une partie de l'activité peut se poursuivre, par exemple sous forme de ventes en ligne.

 Reste que de manière générale, « les établissements fermés au public les plus pourvoyeurs d'emplois sont ceux de la restauration traditionnelle, qui à eux seuls regroupent près de 40.000 emplois salariés, soit 28 % des emplois des commerces de proximité fermés au public », reconnait l'INSEE.

À l'inverse, dans le cas des établissements demeurant ouverts, les hypermarchés et supermarchés concentrent 32 % des emplois des commerces de proximité, suivis des «boulangeries, pâtisseries, commerces de détail de pain, pâtisserie et confiserie » qui représentent 10 % des emplois.

La branche régionale de l'institut statistique note également que la répartition territoriale de ces emplois n'est pas tout à fait la même, en fonction du bassin d'emploi concerné : « Dans les départements plus ruraux de l'ouest de la région, les commerces de première nécessité représentent une part relativement plus importante de l'emploi ».

Ainsi, en Haute-Loire et en Ardèche, plus de six salariés sur dix des commerces de proximité sont employés par des établissements pouvant ouverts au titre de la qualification des commerces de première nécessité. « À l'inverse, en Savoie et en Haute-Savoie, les établissements ne pouvant plus ouvrir leurs portes pendant cette période de confinement représentent respectivement 50 % et 49 % des emplois salariés du commerce de proximité », note l'INSEE.

Le secteur des loisirs suit la même tendance

Enfin, lorsqu'on sort du champs du commerce de proximité, force est de constater que le secteur voisin des loisirs (salles de sport, musées et bibliothèques), touché de plein fouet par les fermetures administratives, pèse également sur l'échiquier régional en matière d'emploi.

D'après les données de l'INSEE, ces trois domaines employaient en effet 23.900 emplois salariés en équivalent temps plein, dont 14.800 au sein des activités sportives récréatives et de loisirs, 7.100 pour les activités créatives, artistiques et de spectacle et 2.000 au sein des bibliothèques, archives et musées.

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