Un collectif de médecins d'AuRA appelle à des mesures plus fortes

L'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) des médecins libéraux Auvergne-Rhône-Alpes, qui représente 13.500 médecins libéraux de la région, tire la sonnette d'alarme : pour elle, les mesures annoncées hier par Jean Castex et Olivier Véran ne sont pas à la hauteur de l'urgence actuellement rencontrée au sein de la région. Ils appellent à l'instauration d'un couvre-feu total le week-end, et resserré à 19 heures en semaine pour ralentir la montée du virus.
En Auvergne Rhône-Alpes, l'URPS des médecins libéraux appelle à l'instauration d'un couvre-feu total le week-end, et resserré à 19 heures en semaine pour ralentir la montée du virus.
En Auvergne Rhône-Alpes, l'URPS des médecins libéraux appelle à l'instauration d'un couvre-feu total le week-end, et resserré à 19 heures en semaine pour ralentir la montée du virus. (Crédits : Reuters)

"La situation est grave et le temps n'est plus aux demi-mesures". C'est ainsi que les représentants de l'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) des médecins libéraux Auvergne-Rhône-Alpes, qui fédère les 13.500 médecins libéraux de la région, intervient aujourd'hui auprès des médias.

Non convaincus par les mesures annoncées hier par le gouvernement français, qui a décidé de placer 38 nouveaux départements sous couvre-feu, dont 10 départements d'Auvergne Rhône-Alpes -l'une des 4 régions les plus touchées par le regain de l'épidémie actuellement-, ils appellent solennellement l'Etat à instaurer "un  élargissement immédiat des horaires du couvre-feu à partir de 19 heures en semaine et un confinement les samedis et dimanches".

Des mesures rendues, selon eux, nécessaires, en raison de la progression rapide de l'épidémie. "Avec plus de 41 600 nouveaux cas en 24 heures, l'épidémie atteint un niveau record qui dans quelques jours trouvera sa traduction dans un encombrement, voire une saturation des services hospitaliers, non seulement pour les patients atteints par la COVID, mais aussi par toutes les autres pathologies habituelles, avec des risques majeurs pour leur vie et leur santé", préviennent ainsi les médecins.

Et d'ajouter : "Il est encore temps d'agir pour éviter une situation comparable à celle du Grand-Est, voire de l'Italie, du printemps dernier".

Dans leur texte, ils estiment que "les demi-mesures du couvre-feu actuel font penser à la drôle de guerre de 39-40. Trop de nos concitoyens ne prennent pas suffisamment au sérieux les risques de contagion, banalisent individuellement cette infection, négligent le risque qu'ils font courir aux autres et en premier lieu aux plus vulnérables".

Et de rappeler que "l'effort demandé aux soignants de réorganiser leur travail et d'augmenter leur disponibilité doit être accompagné d'un effort de toute la population".

Un ras de marée qui se confirme

Cette prise de position intervient alors que depuis hier, les derniers chiffres illustrant la progression de l'épidémie s'avèrent de plus en plus alarmants. La région Auvergne Rhône-Alpes fait désormais partie des quatre régions les plus touchées par la remontée du virus, tandis que selon les dernières données issues de Santé Publique France, au moins 10 villes de la région AuRA font même désormais partie des 20 villes où le taux d'incidence s'avère le plus élevé à l'échelle nationale (dépassant les 700 cas pour 100.000 habitants).

Au sein de ce classement, tristement tiré par la commune ligérienne de Chambon-Feugerolles (environ 10.000 habitants), qui se hisse à la première position du nombre de contaminations au niveau national avec un taux d'incidence de 1.400 pour 100.000 habitants, figure également cinq autres villes de la Loire (Chambon-Feugerolles, Firminy, Rive-de-Gier, Saint-Étienne, Saint-Just-Saint-Rambert et Saint-Chamond).

Le Rhône n'est également pas loin derrière, avec plusieurs villes (Ecully, Saint-Fons et Lyon), qui oscillent entre un taux d'incidence de 844 et 733 cas pour 100.000 habitants tandis que la ville d'Aix-les-Bains (Savoie) en 14e position avec un taux d'incidence de 797.

Les derniers chiffres en AuRA confirment la progression

D'après les données de l'ARS Auvergne Rhône-Alpes communiquées ce matin, le taux d'incidence global de la région s'élève en effet à 450 cas pour 100.000 habitants (contre 267 à l'échelle nationale) "avec un taux de positivité qui dépasse les 20% sur les 220.000 tests réalisés au cours de cette semaine.

Pour mémoire, cet indice de positivité n'était que de 7% un mois auparavant. La région AuRA compte actuellement 2.717 patients Covid hospitalisés (+183 en une journée) dont 375 en soins critiques. En parallèle, les autorités de santé s'organisent et ont pu faire passer le nombre de lits de réanimation de 559 à 731 au sein de la région, grâce à un travail de déprogrammation et de réorganisation des services.

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