Auvergne-Rhône-Alpes : les logements vacants à la hausse

La région compte un nombre de logements inoccupés en augmentation constante depuis 25 ans. Les zones rurales et les centres-villes des grands pôles urbains sont les plus touchés.

En 2015, plus de 363 000 logements sont vacants dans la région, soit 8,4% du parc total des logements. Un nouvel enjeu pour les politiques d'aménagement locales puisque ce phénomène est plus important à l'échelle régionale que nationale (7,9%).

Une tendance globale qui s'est accentuée depuis 25 ans : le nombre de logements vacants a augmenté de + 56% en 25 ans. Un constat dressé par l'Insee dans son étude de juin 2018 sur les parcs de logements en région.

L'Allier est un des départements métropolitains où ce taux est le plus élevé avec 14% de vacance. D'autres territoires, comme les Alpes, concentrent un nombre conséquent de logements vides à cause de la forte proportion de résidences secondaires - en Savoie, plus d'un logement sur trois est une résidence secondaire.

Les centres-villes des grands pôles touchés

Les "grands pôles urbains" (unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois et qui n'est pas située dans la couronne d'un autre pôle urbain) concentrent près de deux tiers de la population d'Auvergne-Rhône-Alpes.

C'est donc sans surprise que ces zones comptent un nombre de logements vacants parmi les plus élevés. Les centres-villes sont les espaces les plus touchés avec un taux de vacance de 10,2%.

"Les logements de petite surface, plus présents dans les grands pôles urbains, sont ceux où la rotation des résidents est la plus élevée : logement « de transit », étudiants... Ils connaissent alors plus fréquemment des périodes de vacance", explique l'Insee dans son rapport.

Il existe toutefois des disparités entre les centres-villes des grands pôles : à Vichy, 21% des logements sont vacants, contre seulement 6% à Annecy, 7,5% à Annemasse et 8,4% à Lyon.

Pourquoi la vacance augmente-t-elle ?

Avec les centres-villes, les espaces ruraux sont parmi les plus concernés par ce phénomène, accentué dans l'ouest de la région. Près des deux tiers des communes ont ainsi vu ce chiffre augmenter entre 2010 et 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes.

Mais ces espaces ne sont pas seulement les plus touchés par la vacance, ce sont aussi ceux où elle augmente le plus rapidement. Les "petits pôles", comme les classifie l'Insee, et leur couronne sont en recul démographique. Leur parc de logements continue malgré tout de s'accroître : le nombre de logements vides y progresse donc automatiquement.

"Sur ces cinq dernières années, le nombre de logements vacants [...] progresse plus fortement dans les communes situées dans la couronne des moyens et petits pôles. Dans les villes moyennes où la population diminue, les logements vacants sont de plus en plus nombreux", précisent les experts de l'Insee.

Le parc de logements accélère sa croissance

Le parc régional a augmenté chaque année de près de 54 000 logements entre 2010 et 2015, soit 1,3% par an. La population de la région ayant progressé de 0,8% par an sur la même période, le parc de logements évolue plus vite que la population. La croissance démographique, est d'ailleurs le principal facteur d'évolution du nombre de logements.

"Grâce à son dynamisme démographique, la région fait partie de celles où ce poids est le plus fort derrière l'Île-de-France et les Pays de la Loire", détaille l'Insee.

Ce n'est toutefois pas la seule explication à l'accroissement du parc de logements. L'Insee note que la taille moyenne des ménages est en baisse, jusqu'à atteindre 2,2 personnes par foyer en 2015 contre 2,6 en 1990. Les causes invoquées sont le vieillissement de la population et les changements de mode de cohabitation avec une vie en couple plus tardive et des séparations plus fréquentes, par exemple.

"En conséquence, même si la population n'augmentait pas, il faudrait mécaniquement plus de logements pour abriter un nombre équivalent de personnes", écrit l'Insee dans son rapport.

La décohabitation explique, quant à elle, 22% de la création de logements en Auvergne-Rhône-Alpes. Un poids nettement plus faible qu'en France métropolitaine (27 %) et que dans la plupart des autres régions françaises, la croissance démographique étant plus forte dans la région.

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