L'agence de notation S&P a confirmé le 15 décembre 2017 les notes "à long terme 'AA' et à court terme 'A-1+' de la région Auvergne-Rhône-Alpes", précisant que la "perspective associée à la note à long terme reste stable".

L'agence salut notamment les performantes budgétaires de la Région, qui a "démontré sa capacité à mettre en œuvre son plan d'économies de 300 millions d'euros", tout en relançant l'investissement. Ainsi, S&P a réévalué la "qualité de crédit intrinsèque de la Région à AA+, contre AA précédemment".

Cette annonce vient conforter le plan de lutte contre le gaspillage administratif initié en janvier 2016. A l'époque, Laurent Wauquiez n'avait pas hésité à qualifier le budget régional 2017 de "New Deal", combinant efforts d'investissement et coupes budgétaires. S&P affirme qu'en trois ans, "la Région aura réalisé 590 millions d'euros d'économies cumulées, soit 170 € par ménage de la région."

Le revers de la médaille, ce sont de vives critiques adressées par l'opposition aux économies réalisées sur la formation professionnelle et les emplois régionaux. Les réfractaires à ces coupes budgétaires ont été nombreux à se faire entendre, à l'image de la sénatrice CRCE Cécile Cukierman qui avait parlé d'"essorage des agents de la collectivité", ou encore du porte-parole des Verts, Jean-Charles Kohlhaas, qui avait pointé "un plan d'économies bien réel dont se rendent compte les associations, la culture, l'environnement". De son côté, le Ceser Auvergne-Rhône-Alpes, dans son analyse du budget 2018, constate que "la principale réduction des dépenses de fonctionnement concerne la formation professionnelle [...] une variable d'ajustement au profit de certaines dépenses d'investissement". Pour rappel, le budget consacré à la formation professionnelle et à l'apprentissage a baissé de 44,7 millions d'euros.

Plafonnement

Dans un communiqué publié le 18 décembre, relayé dans la première version de cet article, la région Auvergne-Rhône-Alpes assurait que "l'agence Standard & Poor's vient de classer les performances budgétaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes comme meilleures que celles de l'Etat", prenant notamment comme argument le critère de la qualité de crédit de l'institution régionale.

Selon un email transmis ce mercredi à Acteurs de l'économie - La Tribune par S&P, l'agence précise que "la qualité de crédit intrinsèque n'est pas une notation. Elle indique la qualité de crédit propre d'une collectivité locale abstraction faite de ses liens à l'Etat.

L'agence rappelle "qu'aucune collectivité locale française ne remplit les conditions selon lesquelles elle pourrait bénéficier d'une notation supérieure à celle de l'État. Et d'appuyer le propos :

"Les notations de toutes les collectivités locales françaises sont plafonnées par celle de la République française, poursuit S&P. Nous considérons que, dans un scénario de stress, aucune collectivité ne serait en mesure de conserver des caractéristiques de crédit supérieures à celle de l'Etat. Cela est dû à la dépendance des collectivités locales aux flux financiers et de trésorerie provenant de l'Etat, ainsi qu'à leur capacité limitée à atténuer les éventuelles interventions de l'Etat sur leurs recettes et leurs dépenses.

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* Article mis à jour le 20/12/2017 à 12h35 avec le rectificatif de S&P

 **Dans la première version de cet article, Acteurs de l'économie avait également associé - trop étroitement - performances budgétaires et notation de l'agence.