Laurent Wauquiez : "Ma politique internationale sera beaucoup plus offensive"

Pour son premier déplacement hors de l'Europe depuis son élection à la tête de la région, Laurent Wauquiez comptait sur ce séjour au Maroc pour donner une forte impulsion internationale à sa politique. Au-delà des pays du Maghreb et de la coopération européenne, le président d'Auvergne Rhône-Alpes, par ailleurs numéro 2 des Républicains, vise un renforcement des liens avec les États-Unis, notamment dans le digital, mais aussi avec la Chine, la Russie et le Japon. Un activisme qu'il assure entièrement dédié à la région et aux entreprises du territoire, et aucunement à une quelconque "ambition personnelle".
Laurent Wauquiez a passé trois jours au Maroc.

Acteurs de l'économie - La Tribune. Il y a quelques jours vous preniez, en Espagne, la présidence des quatre plus importantes régions économiques d'Europe. Aujourd'hui vous êtes au Maroc. Dans quelques jours, vous vous envolerez aux États-Unis, dans la Silicon Valley. Quel est le but le but de cette stratégie internationale ?

Les choix que nous faisons reposent sur des priorités. La première : les quatre moteurs européens. Il faut d'abord s'occuper de notre arrière-cour : la Catalogne, la Lombardie et le Bade-Wurtemberg sont nos partenaires européens immédiats.

Ensuite, le périmètre formé par les pays d'Afrique et du Maghreb. Le Maroc est le pays avec lequel nous avons le plus de liens directs. Ici, la région Auvergne Rhône-Alpes représente 15 % des entreprises françaises implantées dans cette partie du pays.

Troisième secteur, le digital et la Californie. Les États-Unis sont un pays difficile à pénétrer pour les investisseurs étrangers. Pour les PME et startups, c'est cher. La région va pouvoir les aider à ouvrir les portes et tisser des partenariats avec LinkedIn, Facebook ou Instagram.

Enfin, on déclinera la suite de nos accords avec la Chine, la Russie et le Japon. Pour moi, ce sont les marchés les plus importants pour les entreprises de notre région, en termes de débouchées et de potentiel.

Auparavant, avec Jean-Jack Queyranne, l'argent public a été utilisé à n'importe quoi et gaspillé ! Aujourd'hui, c'est moins de dépenses de fonctionnement, moins d'usines à gaz administratives et plus d'efficacité pour les entreprises et le service direct.

Est-ce que c'est vraiment votre rôle de jouer le VRP de la région à l'international ?

Mon job, c'est de créer de l'emploi et de la dynamique sur mon territoire. Mon travail consiste à mouiller la chemise pour les chefs d'entreprise de ma région. Ces derniers ont besoin de politiques qui ont de la considération pour eux.

Les entrepreneurs localisés au fin fond des Savoies ou du Cantal se demandent aussi ce que vous faites pour eux ?

Justement, je fais les deux ! Mon boulot, c'est d'être là pour ceux qui sont à la fois dans les vallées les plus reculées des Alpes, d'être au nord de l'Allier dans les fonderies de PSA, d'être à Saint-Flour ou à Mauriac, mais aussi de les prendre par la main pour se déployer à l'international. Il n'y a pas de contradiction entre les deux.

Le fait de labourer le terrain aussi bien à l'échelle de la région qu'à l'échelle internationale n'a rien à voir avec une quelconque ambition politique personnelle ?

Mon ambition, c'est de montrer que ma stratégie marche.

C'est-à-dire que cela va être le laboratoire de Laurent Wauquiez ?

Non, ce sera le laboratoire de notre région. L'objectif, c'est de faire de notre région le moteur de la France ! Il faut qu'on se dise : "Auvergne-Rhône-Alpes, c'est la région où on réussit économiquement".

Ce n'est pas une ambition personnelle. Je ne me trompe pas. Ce n'est pas le politique qui crée l'emploi. Ce sont les chefs d'entreprises. Et ils méritent d'avoir des élus à leurs côtés.

Quand on représente la région Auvergne-Rhône-Alpes, on n'a pas le droit de jouer petit bras ! Nous sommes une puissance économique. Le président de région doit être le premier VRP de ses entreprises, de ses artisans et de ses agriculteurs. Quand je viens ici, et que j'ouvre la porte, derrière des entreprises peuvent signer des accords de partenariats pour créer de l'emploi.

L'objectif est de partir sur une politique internationale beaucoup plus offensive. Au Maroc, quand vous avez un président de région qui a des relations avec les ministres, les portes s'ouvrent plus facilement.

Sur ce déplacement au Maroc, quels sont les exemples concrets et immédiats de cette nouvelle politique ?

Par exemple, le Maroc se heurte à un gros problème sur la question des déchets. Nous avons en Auvergne Rhône-Alpes un réseau de PME qui se sont fédérées pour mettre au point un système de tri des déchets très performant. J'en ai parlé aux représentants de Casablanca et de Rabat. Une délégation sera prochainement accueillie dans notre région pour voir ce que nous pouvons leur proposer. Si on gagne les appels d'offres, cela peut chiffrer autour de 100 à 200 emplois.

Autre exemple, le cluster aéronautique marocain, qui est très important, avait un prisme plutôt toulousain. On leur a rappelé au cours du voyage, qu'Auvergne Rhône-Alpes est la première région aéronautique de France et non la région toulousaine. Nous avons donc signé un accord pour qu'il y ait des échanges entre leur pôle et le nôtre afin de travailler ensemble. Cela va bénéficier aux entreprises d'Issoire ou de la plaine de Saint-Exupéry.

Dernier exemple, l'artisanat. Nous avons signé un accord pour développer des conventions avec le Maroc. Il va y avoir désormais un seul interlocuteur marocain pour mettre en lien les entreprises françaises et marocaines.

Enfin, on a prévu de faire venir une délégation de la French Tech à Technopolis, le site marocain des développements de logiciels. Moi, je ne veux pas qu'on enfile des perles. Je veux du concret, avec des résultats en monnaie sonnante et trébuchante !

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Commentaires 4
à écrit le 19/05/2016 à 13:18
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Ce bonhomme est bien gentil mais tout ça c'est du vent. La France est coulée par son social et sa dépense publique. Ne pas traiter ces problèmes, ces renoncer à l'avenir. Les jeunes qui partent le savent. En plus, Hollande pourrait faire un autre man...

le 19/05/2016 à 13:49
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ou est le social en France! !!!! dans la réduction des charges sociale depuis de nombreuses années et qui ont vidées les caisses sans que les licenciements donc le chômage diminue les gens qui bénéficie du social préfèreraient payer des impôts et a...

à écrit le 18/05/2016 à 16:39
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Tiens , un "faucon"

à écrit le 18/05/2016 à 15:05
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Sa "politique internationale" sera américaine et au garde a vous!!

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