Le prix de la transformation

Notre modèle social et économique est amené à changer et à se transformer profondément. Néanmoins nous subissons actuellement cette adaptation nécessaire au lieu de la piloter, et nous en payons le prix fort.

Qu'ils parlent de bouleversements majeurs, de révolution ou de mutation, tous les prévisionnistes s'accordent sur le fait que les conséquences de la crise actuelle ne s'effaceront pas en quelques années. Notre modèle social et économique est amené à changer et à se transformer profondément.

Plus couteux avec le temps

Englués dans des logiques et des aspirations contradictoires, nous subissons cette adaptation nécessaire au lieu de la piloter, et en payons le prix fort. Est-il cependant possible de limiter les impacts et le coût de telles évolutions ? L'histoire et l'expérience nous rappellent que le prix à payer pour faire face à des transformations profondes est d'autant plus lourd que la phase de transition se prolonge. Des périodes de changement trop longues génèrent souvent, en plus de leur important coût immédiat, des coûts cachés qui sont autant de traces et de cicatrices laissées à la postérité. L'exemple récent du conflit à Air France en est une illustration parmi tant d'autres.

L'avenir se construisant dans ces périodes charnières, il est crucial de bien gérer la vitesse et la qualité des processus de changement si l'on veut en limiter les effets pervers. Il faut réussir à s'inscrire dans une dynamique forte et dans un esprit et une méthode qui n'hypothèquent pas le futur.

Une aspiration collective au changement

On peut apparenter cette période de transition à une marche forcée. Celle-ci doit se vivre comme une aventure collective au cours de laquelle l'ensemble du corps social doit se mettre en mouvement rapidement et de manière coordonnée. Deux résistances majeures ralentissent ces périodes : la difficulté à se projeter (ou à être attiré par un futur incertain) et la peur de rester sur le bord de la route. Ces doutes et ces craintes ne peuvent être levés que par une aspiration collective au changement. Si cette volonté ne s'affirme pas, le système est appelé à disparaitre.

À l'échelle d'un pays ou d'un territoire, la complexité des systèmes et des interactions complexifie souvent considérablement cette transition et amplifie d'autant le coût de la transformation. II faut parvenir à faire converger de nombreuses composantes du système pour en construire un nouveau, par effet d'entraînement (boule de neige). L'immobilisme et le manque de confiance en l'avenir, qui nous ont déjà coûté très cher, peuvent nous conduire à voir s'effondrer d'autres pans de notre
économie.

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