
Vous avez publié plusieurs essais sur la jeunesse, tels que « Un nouvel âge jeune ? Devenir adulte en société mobile » (L'aube et la fondation Jean Jaurès), ainsi que votre dernier ouvrage, « La page blanche » (l'Aube), écrit en plein confinement, et qui traite également de l'essor d'une nouvelle génération 2020 post-crise. Quel effet a justement eu la crise du Covid-19 sur l'avenir de la jeunesse, d'après vous ?
Jean Viard : "Ce qui m'intéressait effectivement durant cette crise était de voir comment elle a pu accentuer les écarts entre les générations. Ces derniers étaient déjà importants, comme on l'avait déjà constaté avec le mouvement MeToo, Greta Thunberg, etc..., mais l'on constate désormais une forme de radicalité qui augmente, car il n'existe plus d'avenir commun pour savoir où l'on va.
On est passé de la notion de société au sociétal, et au lieu de définir un projet de société qui intègre des valeurs, chacun défend son propre groupe ethnico-culturel. Les filles défendent les filles, les marseillais défendent les marseillais, etc. Or, une société ne se réduit pas à cela. On fait face a un morcellement profond de la société car nous n'avons plus de modèle..."
La pandémie de Covid-19 a-t-elle accentué ce phénomène ?
"La...
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