Le Cluster Logistique Rhône-Alpes sur une voie de garage

Sur la base d'une évaluation négative, la Région arrête de financer le Cluster Logistique Rhône-Alpes et incite à son intégration dans le pôle de compétitivité LUTB Transport & mobility systems. « C'est une OPA ! », tempête le nouveau président du Cluster, Eric Bonnac, qui n'entend pas baisser les bras.

La température vient de monter dans le landerneau de la logistique rhônalpine : la Région, qui a fait réaliser par Inno Group une évaluation des 11 clusters qu'elle soutient, a annoncé des résultats négatifs pour le Cluster Logistique. Elle arrêtera donc, à fin 2014, de le financer (200 K€ en moyenne par an). « Ce montant diminuait chaque année, faute de projets, assure Jean-Louis Gagnaire, vice-président de la Région chargé du développement économique. Or nous ne cherchons pas les économies, mais l'efficacité ».

L'évaluation, qui porte jusqu'à fin 2013, conclut à « une absence de dynamique positive et une faiblesse de la coordination des acteurs de la filière à l'échelon régional ». Selon Jean-Louis Gagnaire, le cluster n'aurait « jamais dépassé 50 adhérents » et était « hors des clous » notamment en matière de modèle économique et financier, d'appui à l'innovation technologique, ou encore de développement commercial, international et à l'export. Ses velléités de mobilisation d'autres réseaux auraient aussi été insuffisantes.

« Des conflits d'intérêts et d'hommes»

Président du Cluster pendant cette période, Noël Comte, PDG de Sotradel et président de la CCI Villefranche-Beaujolais (qui n'a pu être joint), est particulièrement visé : « Nous ne voulons pas créer des systèmes institutionnalisés avec des notables à leur tête, insiste Jean-Louis Gagnaire, mais soutenir les groupements d'entreprises qui sont dans une démarche d'innovation. Et la logistique reste pour nous un élément fort de compétitivité ».

Eric Bonnac, PDG de Warning, et président depuis mars dernier, n'est pas en cause, mais ne décolère pas : « J'en pâtis malgré tout», assure-t-il. Il dénonce dans un communiqué : « un choix qui résonne comme une sanction et qui ne tient pas compte de la mission de reconfiguration lancée » dès son élection. Il admet avoir découvert « des conflits d'intérêts et d'hommes» et dit avoir « commencé par se séparer du délégué général », Pierre-Luc Jacquot.

Poursuivre avec ou sans la région

«Ce qui me met en colère est surtout la méthode utilisée », précise-t-il, évoquant l'incitation à intégrer le pôle de compétitivité LUTB Transport & Mobility Systems, à qui le budget serait transféré. « C'est une OPA ! Tout ceci était sûrement anticipé : pourquoi n'a-t-on pas profité du renouvellement de la gouvernance, en mars, pour tout mettre à plat ? ».

Aussi, sa décision est-elle prise : lors du CA du Cluster, le 10 octobre 2014, il proposera de  poursuivre, avec ou sans la Région : « Nous avons les moyens de continuer à promouvoir une supply chain globale, qui n'est absolument pas présente au sein de LUTB ». Pourtant, Philippe Grand, président du pôle LUTB n'écarte pas une logique de rapprochement :

« Nous faisons déjà partie d'une association intégrant un autre cluster (Rhône-Alpes automotive), et nous traitons déjà de la logistique, à travers notre pôle « Systèmes de transport ». Il serait logique de l'enrichir avec les utilisateurs actuellement adhérents du Cluster Logistique. D'autant plus actuellement où celui-ci est affaibli financièrement.»

Mais il reconnait qu'il n'y a pas encore de convergence, et que le dossier sera à nouveau évoqué à la rentrée.

Actualisé le 24/07/14 à 16h53

 

 

 

 

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