Rhône-Alpes organise la requalification des friches industrielles

La région Rhône-Alpes souhaite organiser la structuration d'une filière pour la requalification des friches industrielles. Une initiative qui répond à des objectifs de logements, dans un contexte de pression foncière, mais aussi à des buts économiques et d'attractivité du territoire.

" Les besoins en logements et l'attractivité économique du territoire, juxtaposés à la problématique du foncier justifie une telle initiative". Jean-Philippe Deneuvy, directeur adjoint de la Dreal Rhône-Alpes, souligne l'importance de la création d'une filière de requalification des friches en Rhône-Alpes. Depuis quelques mois, la Région se penche sur une telle démarche, dans le but de répondre aux besoins de logements, écologiques, économiques, le tout,  dans un cadre européen. La rencontre de ce mercredi à l'Hôtel de Région, a permis à la collectivité d'affirmer sa volonté d'être "chef de file" d'un tel projet, selon Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes.

658 friches industrielles

Le territoire fait face à une forte pression foncière. Le besoin de logement est préoccupant. Selon la Dreal, il manque entre 46 000 et 51 000 biens. Ainsi, pour tenter d'enrayer ce problème et assurer un développement équilibré et respectueux des terres agricoles (chaque année, 2500 hectares disparaissent en Rhône-Alpes), la Région mise sur la réhabilitation des friches industrielles et le recyclage de sols pollués. "Au moins 5 000 hectares, soit 658 friches, entre 5 et 30 hectares chacune, ont déjà été identifiés", recense Jean-Jack Queyranne. "Jusqu'à 1 000 sites pourraient être concernés", avance Jean-Philippe Deneuvy. Première région de France avec un tel potentiel, les départements du Rhône, de la Loire, de l'Isère et de la Savoie sont les principaux visés par ces sites industriels, qui sont principalement concentrés dans les territoires urbains.

Pour assurer ce chantier titanesque, la Région, qui souhaite jouer le rôle de  coordinateur central ambitionne de "mettre en harmonie  et fédérer des acteurs très différents", selon le président. Parmi lesquels : collectivités locales, chercheurs, entreprises, pôles de compétitivité (Axelera, Indura).

Perspective de croissance

Mais derrière cette nécessité de dégager du foncier, l'attractivité économique est également une motivation. D'abord, l'activité même liée aux opérations de réhabilitation peut être source de croissance. Selon Jean-Philippe Deneuvy, en 2010 en France, le montant lié à ce marché était évalué à 470 millions d'euros. "C'est clairement un secteur qui a une progression considérable, d'année en année", analyse le directeur adjoint de la Dreal. Le concept de croissance verte se retrouve ici."

Par ailleurs, la requalification de friches industrielles permet de redonner de la valeur à un territoire.  "Cela permet de sortir d'un cercle vicieux. Les abandons des friches industrielles impactent fortement le potentiel économique du lieu", avance Jean Guillet, directeur général de l'Epora (Établissement public foncier de l'Ouest Rhône-Alpes). L'objectif est de permettre l'implantation de nouvelles entités économiques capables de créer un nouvel élan.

La dimension de l'innovation est également fortement concernée, notamment afin de répondre au besoin plusieurs fois avancé par les acteurs, celui d'agir "plus vite et de façon moins coûteuse sur ces opérations."

Objectifs européens

Au niveau du financement du projet, la Région Rhône-Alpes a pris des engagements, notamment dans le budget 2015. Mais l'essentiel des fonds proviendront des ressources européennes, via le fond Feder, pour lequel désormais la Région est autorité de gestion. "24,7 millions d'euros seront concentrés sur les investissements relatifs aux friches industrielles", détaille M. Queyranne.

L'engagement de la Commission européenne sur un tel projet est naturel. "Les objectifs Europe 2020 mettent en avant la nécessité d'une croissance intelligente, inclusive et durable, avec l'utilisation rationnelle des ressources", rappelle Martjin De Bruijn, analyste des politiques régionales au sein de l'institution bruxelloise. Les différents versants de la création d'une telle filière répondent ainsi aux critères européens.

Si l'initiative a pour objectif de fédérer, certains protagonistes, notamment dans le secteur privé, restent réservés quant à cette initiative, s'interrogeant sur la nécessité d'un tel leadership institutionnel.

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