Friche industrielle : un fonds investit à Gerland

Au sein du quartier de Gerland, dans le 7e arrondissement de Lyon, une ancienne friche industrielle est en passe d'être réhabilitée dans le cadre du fonds d'investissement Gingko 1. Sur les 4,3 hectares du site devraient être construits des bâtiments accueillant à la fois des logements mais aussi de l'activité économique.
La friche industrielle située dans le 7e arrondissement de Lyon est en cours de réhabilitation.

Au milieu des habitations du quartier de Gerland, dans le 7e arrondissement de Lyon, se dresse encore une partie des bâtiments qui abritaient le groupe Fagorbrandt. Le spécialiste de l'électroménager est depuis parti, laissant derrière lui 4,3 hectares de friches désormais inoccupées.

Mais, en mai 2012, le fonds de dépollution Ginkgo rachète le site, grâce à un fonds d'investissement nommé Gingko 1. Parmi les principaux investisseurs se trouvent le groupe Edmond de Rotschild, la Caisse des Dépôts, la Banque européenne d'investissement (BEI) ou encore la Société fédérale des participations et des investissements. Outre le site de Gerland, six autres projets de réhabilitation ont été lancés dans ce cadre, en France et en Belgique.

12 millions déjà investis

Pour l'heure, sur le territoire lyonnais, "nous avons déconstruit le site, désamianté, découplé les réseaux, traité les hot-spot de décontamination", détaille Bruno Farber, directeur général de Gingko. Sur le terrain en cours de réhabilitation, où 12 millions d'euros ont déjà été investis, des chantiers doivent encore être menés, à commencer par la dépollution du lieu.

C'est notamment avec cet objectif qu'un second fonds, Ginkgo 2, vient d'être officiellement lancé à Lyon. Pour l'instant doté de 60 millions d'euros, Bruno Farber espère atteindre les 140 millions avant la fin de l'année 2016. En plus des investisseurs historiques, des fonds de pension pourraient faire leur entrée dans le capital.

La friche industrielle devrait accueillir un projet mixte de logements et d'activités économiques.

658 friches rhônalpines

La dépollution des friches industrielles est devenue un véritable enjeu en milieu urbain, pour les métropoles, où la pression foncière est forte. "Cette problématique est devenue l'ombre du progrès économique d'une autre époque. Nous reconstruisons la ville sur la ville", explique ainsi Bruno Farber.

Mais les fonds privés ne sont pas les seuls à intervenir sur le sujet. 24,7 millions avaient ainsi été accordés par le Feder (Fonds européen de développement économique régional) à la région Rhône-Alpes lors de la présidence de Jean-Jack Queyranne au début de l'année 2015 pour la requalification des friches industrielles. Selon les chiffres de l'époque, pas moins de 658 se trouvaient sur le territoire rhônalpin. Interrogée sur l'avancée des travaux, la nouvelle équipe exécutive régionale n'a pour l'instant pas pu répondre à nos questions.

Plan Juncker

Pourquoi dès lors la Région est-elle absente du projet Gingko ? "Nous sommes un fonds privé. Nous cherchons par conséquent une rentabilité. Cela n'aurait pas de sens d'aller chercher des subsides publics", souligne Bruno Farber.

D'autant plus que parmi les investisseurs actuels du fonds se trouvent la BEI, ou encore la Société fédérale des participations et des investissements (le fond souverain de l'État belge, NDLR). Autrement dit, les États européens.

"L'investissement que nous réalisons répond au titre des investissements du plan Juncker, précise Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. En Europe, nous avons un double déficit, d'investissement et d'innovation. Or dans le même temps, nous n'avons pas de problème de liquidités. Il s'agit plus d'un problème de capacité des investisseurs à prendre des risques. Le plan Juncker permet justement à la BEI d'augmenter le niveau des risques qu'elle prend sans dégrader la qualité de sa signature. Or, Gingko 2 est risqué et c'est en cela qu'il est emblématique de ce que nous voulons développer."

Un projet mixte

Prochaine étape du projet de Gerland, la signature du projet urbain partenarial avec la métropole de Lyon. À cette occasion sera définie l'échelle du projet. Pour l'instant, il devrait être mixte, avec à la fois des logements et de l'activité économique.

En outre, le plan local d'urbanisme devrait être modifié en 2018 pour permettre la construction de nouvelles structures, puisque le site possède toujours une vocation industrielle.

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