Antésite : les grands projets d’une marque vintage, qui surfe sur les bienfaits du réglisse (mais pas que)

Série d'été [Les marques désaltérantes "made in AURA" #1]. Elle n’est pas une, mais deux fois centenaire, et connaît depuis l’an dernier une nouvelle jeunesse, avec l’arrivée de trois associés aux commandes. La marque iséroise Antésite, reposant sur des boissons à base d’extraits de réglisse, se dit volontiers « vintage » tout en développant plusieurs nouvelles gammes de boissons. Celle qui veut devenir le nouveau "bitter" français souhaite également contribuer à l’essor d’une filière de réglisse bio, en cours de création dans la Drôme.
Le nouveau directeur général d'Antésite depuis l'an dernier a des projets sur tous les fronts : celui qui veut devenir le nouveau bitter français avec sa marque Antésite lance en parallèle plusieurs nouvelles boissons (Têtes Brulées, Thés Colombus, etc), tout en souhaitant également contribuer à l’essor d’une filière de réglisse bio, en cours de création dans la Drôme.
Le nouveau directeur général d'Antésite depuis l'an dernier a des projets sur tous les fronts : celui qui veut devenir le nouveau "bitter" français avec sa marque Antésite lance en parallèle plusieurs nouvelles boissons (Têtes Brulées, Thés Colombus, etc), tout en souhaitant également contribuer à l’essor d’une filière de réglisse bio, en cours de création dans la Drôme. (Crédits : DR/Jean Marc Blache)

Créée en 1898 par un pharmacien, qui aurait imaginé que la marque de boissons au réglisse Antésite soit encore distribuée dans les grandes surfaces en 2021 ? C'était le pari de Stéphane Lacourt et de ses deux associés (François Lévêque, Jérôme Poisson) qui ont repris l'an dernier la marque deux fois centenaire, en pariant sur ses fondamentaux : «  Il faut se rappeler que cette boisson entrait à l'époque dans la catégorie des ultra-concentrés à base de réglisse, et présentait un côté antisoif recherché, d'où son nom qui provient du latin », affirme son directeur général.

Fondée à l'origine avec, pour argument commercial, celui de faire boire davantage d'eau tout en réduisant le phénomène de l'alcoolisme sur les chantiers, Antésite a traversé les âges et demeure connue pour son extrait de réglisse.

« On s'est rapidement aperçu qu'elle cochait encore aujourd'hui toutes les cases, avec une boisson dans l'air du temps avec son côté sans sucres et peu calorique, ainsi que son aspect de concentré qui se veut, par définition, écologique ».

Résultat ? Depuis leur arrivée, les trois associés n'ont eu de cesse de développer des nouveautés autour de ce concept, à commencer par une gamme bio distribuée dans les enseignes spécialisées, mais également avec de nouvelles saveurs comme le thé ou l'hibiscus.

« Ces nouveautés nous ont permis d'enregistrer une croissance de + 51 % et ce, malgré la période de Covid », indique Stéphane Lacourt, qui enregistre ainsi un chiffre d'affaires de 7,7 millions d'euros l'an dernier, pour 4,5 millions de bouteilles produites.

« Le meilleur moyen de boire de l'eau »

Car l'objectif du nouveau directeur général d'Antésite, en provenance de plus grands noms de l'univers de la boisson (Tropico, Heineken, Lipton Ice Tea, Orangina-Schweppes, etc) est simple : amener Antésite vers la barre symbolique des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2022, en continuant à affirmer que son ultra-concentré  « constitue finalement le meilleur moyen de boire de l'eau, sans calories et sans conservateur », argumente-t-il.

Seule véritable ombre à son tableau pour l'instant : le manque d'ensoleillement de ce début d'été, qui tranche avec les ambitions de la marque. Car comme toute boisson désaltérante, le groupe Antésite Noirot réalise la majorité (soit environ 60% de son chiffre d'affaires), lors de la saison estivale... « Autant dire que pour l'instant, l'été 2021 est un peu fâché avec nous », résume Stéphane Lacourt, en référence au temps pluvieux du mois de juillet.

Pour autant, l'isérois, dont les ventes avaient pris un peu d'avance en début d'année grâce au lancement de nouveaux produits, se console en espérant un mois d'août plus chaud et propice à la consommation. Il devrait pouvoir miser pour cela sur plusieurs cartes, à commencer par son travail de fond engagé depuis l'an dernier, et qui a constitué à réimplanter de manière offensive ses marques propres au sein du réseau de la grande distribution, tout en poursuivant le déploiement du marché BtoB.

Car désormais, les trois repreneurs ont référencé leurs produits également au sein des supermarchés et des drives de proximité (en plus de leur segment historique des hypermarchés), ainsi que les enseignes spécialisées dans le bio (l'Eau Vive, Satoriz, etc).

Mais l'une des bonnes surprises de 2020 se trouve également du côté de sa gamme de vins aromatisés, commercialisés sous la marque Noirot, qui a connu une croissance de +64% l'an dernier, la plaçant directement dans le top 3 des acteurs du marché à l'échelle nationale.

Des boissons Têtes brulées aux thés glacés Colombus...

Pour autant, la société, qui emploie 29 salariés, n'en a pas terminé avec sa stratégie d'expansion et travaille encore sur plusieurs leviers à la fois : en commençant par son activité d'extracteur de plantes au sens large pour le compte de tiers dans le domaine du BtoB, « qui représente 25% du chiffre d'affaires, car nous créons des arômes qui peuvent ensuite servir à des marques de boissons comme le Pastis, mais également à des enrobeurs de médicaments, des aromaticiens en parfumerie, etc », soutient Stéphane Lacourt.

Les 75% restants sont pour l'instant composés, à parts égales, des ventes réalisées sous la marque Antésite (qui devrait accueillir cet hiver deux nouvelles saveurs de concentrés : fraise concombre menthe mais aussi verveine, thym, citron vert), et de la marque de distillation d'alcools Noirot.

Mais depuis l'an dernier, la PME iséroise souhaite ajouter deux cordes supplémentaires à son arc : avec tout d'abord, une nouvelle gamme de boissons Têtes Brulées, découlant directement des bonbons acidulés. Et ce, en vertu d'un partenariat Pierre Verquin, détenteur de la marque, qui a confié la création et la commercialisation de ses recettes de boissons à Antésite et Noirot.

Résultat ? La fabricant isérois a commencé à déployer trois nouvelles références : une boisson au cola bio à base de jus et d'infusions, une saveur pomme verte ainsi qu'un mélange tropical, toutes commercialisées depuis la rentrée dernière en supermarchés sous plusieurs formats (25 et 75 cl).

« Nous voulions une boisson destinée aux enfants âgés de 6 à 14 ans, mais qui puisse être acceptée par les parents du fait de sa composition, à faibel teneur en sucres tout en restant gourmandes, et il s'agissait là d'un défi à relever », illustre Stéphane Lacourt.

Autre pari : celui de développer, en partenariat cette fois avec le réseau de coffee shop français Colombus Café (détenu par l'un des trois actionnaires d'Antésite, Jérôme Poisson), deux parfums de thés glacés bio (sans sucres) ainsi qu'une citronnade infusée bio, qu'Antésite Noirot proposera dans des formats désormais adaptés à la grande distribution.

Objectif : alimenter les rayons snacking et boissons avec ses bouteilles de 25 et 75 cl en verre pour le côté écolo, ainsi que des poches de 3 litres destinés aux plus gros volumes. « Dès l'an prochain, nous souhaitons poursuivre l'innovation sur ce segment en investissant dans un nouveau process d'extraction bio pour infuser à froid désormais, de manière plus naturelle », ajoute le directeur général.

L'export dans le viseur, mais aussi la mise sur pied d'une filière bio

Reportée l'an dernier en raison de la crise Covid, la stratégie de conquête de la PME tournée vers le secteur de l'hôtellerie restauration (CHR) est remise à l'agenda cette année, avec le développement de partenariats en cours avec des mixologues et des pros du cocktail.

L'ambition : faire d'Antésite « le bitter français » à la mode sur les terrasses cet été.

Même chose pour l'export, où Antésite a déjà ouvert des points de vente en Belgique, Grèce, ainsi qu'à Tahiti ou l'île de la Réunion. Résultat ? Sa part d'export a frémit, passant de 4-5% à + 7 à 8%, et Stéphane Lacourt sait que les perspectives de développement sont encore nombreuses.

Pour l'heure, 100% de ses boissons sont d'ailleurs produites sur site en Isère, à travers notamment les plantes et extractions de fruits qui y sont réalisées, mais également la conception des bouteilles recyclables en verre.

« Seule la partie des PET, destinés aux enfants, n'est pas réalisée en interne. Nous ne souhaitons pas développer ce type d'emballages, qui répondent uniquement à une contrainte spécifique sur le marché des boissons pour enfants, puisqu'ils ne peuvent pas être réalisées en verre mais sont cependant en plastique recyclé ».

En parallèle, la nouvelle équipe aux commandes a travaillé sur la réduction de son empreinte, avec de premiers résultats : « Bien que nous ayons augmenté notre production de +51% l'an dernier, nous avons réussi à stabiliser en parallèle notre consommation en eau ».

Avec, comme projet, celui d'impulser également la création d'une filière locale de réglisse dans la Drôme, qui vise à lui permettre à la fois de sécuriser tout ou partie de sa production -qui atteint tout de même 300 tonnes annuelles-, tout en contribuant à l'essor d'une filière bio.

Des discussions sont en cours avec des partenaires, pour un lancement anticipé dès septembre prochain.

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