Médiacités, un nouveau média d'enquêtes arrive à Lyon

Créé fin 2016 à Lille, le pure-player Médiacités, spécialisé dans l'investigation, s'est lancé à Lyon mardi 9 mai, conformément à son calendrier. L'objectif est d'atteindre dans l'agglomération 3 000 abonnés, comme dans chaque ville où elle aspire à être présente. Pour poursuivre son développement, la jeune pousse vise une levée de fonds de 300 000 à 400 000 euros.

Une enquête sur "la vie de diva du directeur de l'opéra" de Lyon, un décryptage sur le travail détaché, une tribune libre de Karim Mahmoud-Vintam (Les Cités d'or). Pour son lancement mardi 9 mai à Lyon, le pure-player Médiacités a présenté ses premières productions. Tranchantes. Après son démarrage à Lille le 1er décembre, le titre, créé par des anciens de L'Express, et qui se présente comme un "réseau national d'investigation locale" promet une grande enquête par semaine sur le territoire lyonnais, à laquelle pourront s'intercaler d'autres productions. "Dans un monde ou le lecteur est submergé d'informations gratuites, notre choix éditorial se base sur la rareté et sur une offre payante", assure Jacques Trentesaux, l'un des sept cofondateurs.

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"Notre business model se veut vertueux. Il repose certes sur un abonnement mensuel de 6,90 euros (59 euros par an, NDLR). Mais en multipliant nos éditions dans différentes villes, on augmente notre potentiel d'abonnés tout en faisant baisser nos frais de structure", expliquait-il, en novembre 2016, lors du concours Têtes chercheuses.

Levée de fonds et indépendance

Le pure-player vise donc 3 000 abonnés par ville. Il fait déjà état de 600 souscripteurs depuis son lancement lillois. Mais pour "tenir" jusqu'à son point d'équilibre, l'équipe a besoin d'argent frais. Après avoir déjà injecté environ 130 000 euros (apport personnel, bourse, financement participatif) permettant de financer les premières enquêtes et les investissements techniques jusqu'à la fin de l'année 2017, Médiacités espère une levée de fonds comprise entre 300 000 et 400 000 euros. L'équipe veut solliciter une dizaine d'investisseurs, pour des tickets moyens de 30 000 euros, afin de conserver son indépendance et ainsi éviter un actionnaire (trop) puissant. Une sorte de "jurisprudence Patrick Drahi". En effet, suite au rachat de L'Express par le magnat, ce dernier avait largement coupé dans les effectifs, sans grande concertation, pour assurer sa stratégie de convergence entre médias et télécoms.

"Un pacte d'actionnaire sera également scellé, afin que nous gardions la majorité dans l'idée de préserver l'intégrité du journal. Un comité stratégique et éditorial sera également constitué. Ces petits investisseurs pourront ainsi se neutraliser", assure Jacques Trentesaux.

Une levée de fonds qui permettra également à Médiacités de lancer des opérations marketing afin d'augmenter sa visibilité, de rémunérer en partie les fondateurs et d'accélérer son développement. La startup média a déjà acté des implantations à Toulouse (23 mai) et Nantes (7 juin), pour à terme, être présente dans une dizaine de villes françaises. Avec, dans chacun des territoires, une promesse identique : "L'investigation sans concession".

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