Le coworking est-il strictement une affaire urbaine ?

Cassons les préjugés : non, les coworkings ne sont pas réservés exclusivement aux travailleurs urbains citadins. Exemple : situé à un peu plus d'une heure de Valence et à près de deux heures de Lyon, se trouve un environnement de travail qui permet de concilier le grand air et la vie professionnelle. Un lieu qui permet aussi de tisser de nouveaux liens, et, pourquoi pas, faire naître de nouveaux projets, collectivement, tout en régénérant le tissu économique local.
Le département de la Drôme compte aujourd'hui 9 espaces de coworking. Sur ce cliché, "Le Moulin", situé sur l'écoparc Rovaltain, à deux pas de la gare Valence TGV.

Quel point commun entre Die, Crest, Valence ou encore Saillans ? Ces communes drômoises accueillent des espaces de coworking. De quoi casser les clichés : ces nouveaux espaces de travail collaboratif ne sont en effet pas seulement implantés au cœur des grandes agglomérations. La Drôme en compte aujourd'hui neuf, situés pour la plupart dans la plaine de Valence, ainsi que dans la Vallée de la Drôme.

En 2016, on notait ainsi la présence de 218 coworkers et près de 83 équivalents temps plein cumulés. Et d'autres projets pourraient encore voir le jour... Des développements sont en effet en cours en Drôme provençale ainsi qu'au nord du département (Romans-sur-Isère, Saint-Donat-sur-l'Herbasse, Saint-Nazaire-en-Royans, Saint-Vallier-sur-Rhône...).

Bien plus qu'un café

Il faut dire que ces lieux réinventent la manière de travailler. Comme dans tout autre espace, l'utilisateur trouvera un bureau, une salle de réunion ainsi qu'une connexion Internet. Voilà en tout cas les besoins initiaux. S'ajoutent à cela les échanges quotidiens avec d'autres coworkers, le partage d'expériences aussi, les possibilités de travailler sur des projets communs ou de faire appel à des expertises complémentaires. Les profils accueillis sont en effet des plus variés : consultants, ingénieurs, graphistes, rédacteurs, etc.

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En milieu rural, un espace de coworking se positionne même comme un véritable atout pour l'économie territoriale. Il peut en effet permettre de développer des activités localement. Si certains coworkers possèdent un portefeuille de clients en région lyonnaise ou grenobloise, les communes drômoises ne sont pas oubliées pour autant.

"Mes clients sont majoritairement dans le Drôme. Initialement, mon objectif était de développer 20% de l'activité en local et 80% en missions et déplacements sur du national (ou international). Le fait de se positionner en local ainsi que les réseaux locaux m'ont permis d'inverser ce pourcentage", témoigne Olivier Fumey, coworker à Saillans.

L'implantation de tels sites a également des répercussions directes sur les commerces de proximité, qui profitent de la présence des entrepreneurs. Une aubaine pour certains villages. Autre facteur, et non des moindres : ces tiers-lieux peuvent aussi favoriser l'installation des jeunes. Car ces espaces sont également un lieu de sociabilisation. De quoi s'intégrer plus facilement.

Des modèles économiques à trouver

Ces 9 espaces sont aujourd'hui réunis au sein du réseau Cédille, piloté par le Pôle numérique. "Ce réseau permet de communiquer d'une voix et de travailler ensemble sur des problématiques et événements communs", précise Léonard Lenglemetz, chargé de mission coworking au sein de la structure. Une charte Cédille.pro sera par ailleurs officialisée début 2018.

Mais les valeurs communes au sein du réseau ne pourront suffire. A terme, il conviendra en effet de trouver des modèles économiques afin de faire vivre ces structures, aux réalités bien différentes. A commencer par leurs structures juridiques, qui varient selon les territoires : associations à but non lucratif, SCIC, S.A., établissement mixte, etc. Aujourd'hui, le Conseil départemental de la Drôme, le FSE (fonds social européen) ainsi que la région Auvergne-Rhône-Alpes soutiennent les espaces de coworking et le Pôle numérique, pour l'animation du réseau Cédille. Celui-ci a également formé des personnes chargées d'animer quotidiennement les espaces partagés. "Les animateurs ont en quelque sorte créé leurs emplois", poursuit Léonard Lenglemetz.

Mais quel financement à long terme ? Il faudra en effet trouver de nouvelles sources de revenus. "C'est aller au-delà du coworking. Il ne s'agit pas seulement d'une mise à disposition", poursuit encore le jeune homme. A Valence, "La Forge collective" a par exemple choisi de dispenser des formations. Le champ des activités proposées s'élargit : certaines structures ont par exemple investi dans une imprimante 3D. Les possibilités sont diverses. Mais ces solutions passeront forcément par le collectif et l'investissement de chacun.

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