Hospices civils de Lyon : un changement de direction sous l’œil attentif des syndicats

Départ de Gérard Collomb de la présidence du conseil de surveillance, arrivée de Catherine Geindre à la direction générale : les hôpitaux lyonnais entament une nouvelle ère. Mais la continuité devrait être à l'oeuvre tant la nouvelle DG, qui connait bien l'institution, veut poursuivre le redressement financier. A ce titre, le nouveau plan stratégique de l'établissement, pour lequel les syndicats seront très attentifs revêt une importance majeure : "la politique du rabotage arrive à son terme. Les gens sont épuisés", lâche l'un d'entre eux.

Hospices Civils de Lyon (HCL) : ce mardi 8h30, Gérard Collomb présidera son dernier conseil de surveillance et n'aura guère eu le temps de travailler avec Catherine Geindre nommée directrice générale, le 2 mai dernier. En toute logique, si la tradition locale est perpétuée le prochain président devrait être le futur maire de Lyon. Georges Képénékian, qui est pressenti, connaît bien le milieu hospitalier en sa qualité de chirurgien de l'hôpital Saint Joseph dont il fut président de la commission médicale consultative.

Comptes certifiés sans réserve

Par delà ces changements, la réunion sera marquée par le rapport, sans réserve, du commissaire aux comptes pour 2016. C'est l'aboutissement d'une démarche de certification (des comptes) qui a mobilisé de nombreuses personnes aux HCL : financiers, administratifs et autres services. Un travail colossal confirme Olivier Brun, délégué CFDT, deuxième syndicat du CH

"Il a fallu expertiser toutes les procédures, aller extraire des dossiers vieux de quinze ans", témoigne le syndicaliste.

Rappelons que les chiffres 2016* sont bons : déficit d'exploitation ramené à 3,4 millions d'euros et bénéfice consolidé positif de 26 millions après les 31 millions d'euros retirés de la cession de biens immobiliers non stratégiques.

"La politique patrimoniale a vocation à être optimisée au mieux. Tout ne sera pas vendu", commente Catherine Geindre, interrogée par Acteurs de l'économie - La Tribune.

Lire aussi : Hospices civils de Lyon : la paix sociale au prix de l'immobilier

La dernière opération emblématique, un immeuble en pierres situé face à la basilique Saint-Martin d'Ainay, au cœur de la Presqu'île lyonnaise, s'est envolé aux enchères atteignant le prix de 4,17 millions d'euros, début juin.

 "Le rabotage arrive à son terme"

"On ne peut que se réjouir de ces chiffres. Mais comment ont-ils été obtenus ? Par deux mesures non pérennes", nuance Olivier Brun. Outre la vente de patrimoine, qui ne pourra continuer sur le même rythme, il pointe "la suppression de 1 400 postes depuis 2008. C'est encore 100 équivalents temps pleins (ETP) de plus qui disparaîtront en 2017, en année pleine. Cette politique du rabotage arrive à son terme. Les gens sont épuisés". Il en veut pour preuve la situation qu'a du gérer la direction de l'hôpital Charpennes, le week-end du 11 et 12 juin dernier :

 "Elle été obligée de jongler avec la fermeture de lits en raison de 15 arrêts maladie supplémentaires", s'inquiète le syndicaliste. "Cela a un impact direct sur l'activité car la qualité des soins est préservée, évidemment".

Le social

Catherine Geindre, précédemment à la tête des Hôpitaux de Marseille, a promis d'ouvrir de vraies négociations avec les représentants syndicaux sur le volet social du prochain projet d'établissement 2019/2024.

"Je vais rencontrer les organisations syndicales séparément d'ici à la rentrée pour les écouter, comprendre et confronter les analyses", confirme-t-elle. "Beaucoup a été demandé au personnel au cœur des adaptations de l'institution. Il y a un dynamisme qui porte en germe les signaux d'avenir. L'humain reste une valeur fondamentale qui constitue une sorte de ciment pour construire les équipes".

Le socle de la marque HCL

Dès la rentrée la dg, qui connaît bien les HCL pour y avoir occupé différents postes de 1984 à 2002, entend amorcer le grand chantier du futur plan stratégique quinquennal. "Il faut que nous soyons en mesure de le présenter au premier semestre 2018", glisse-t-elle.

"Je ne suis pas dans l'idée d'une rupture. Mais dans la continuité d'une trajectoire vertueuse d'efficience globale qui conditionne la poursuite des investissements. Le cycle n'est pas abouti. Nous évoluons dans un environnement mouvant. L'enjeu de la performance est crucial pour faire face au poids, de plus en plus important, de la santé, du fait de l'épidémiologie, du vieillissement de la population etc.."

Elle entend s'appuyer sur la marque HCL lancée il y a un an et demi environ, sous l'ère de son prédécesseur (Dominique Deroubaix) pour bâtir le prochain projet d'établissement et positionner les ambitions. Un outil qualifié d'assez inédit dans l'univers de la santé publique.

*Le budget prévisionnel 2017 table sur un déficit d'exploitation de 11 millions d'euros et résultat consolidé à l'équilibre.

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