Michelin restructure en Europe et inquiète la France

Le manufacturier a annoncé au début du mois de novembre la fermeture de trois sites en Europe. Il n'en fallait pas moins pour inquiéter les syndicats qui craignent à présent pour les sites français.

En présentant début novembre un vaste plan de restructuration de ses usines à l'échelle européenne, Michelin a plongé dans l'angoisse les salariés de l'Hexagone, et notamment les syndicats. Au total, trois sites sont appelés à fermer en dehors des frontières françaises : Fossano en Italie et Oranienburg en Allemagne, d'ici fin 2016, ainsi que Ballymena au Royaume-Uni d'ici à la mi-2018. Au total, près de 1 500 salariés sont concernés. Pour la direction, ce choix est justifié.

Contexte concurrentiel et crise économique

"Depuis plusieurs années, le contexte concurrentiel et la crise économique ont durablement affecté le marché européen des pneumatiques, en particulier le marché des pneus poids lourd neufs et rechapés. Afin de préserver sa position de premier manufacturier et poursuivre sa croissance en Europe, Michelin souhaite consolider son positionnement sur des productions à forte valeur ajoutée", commente-t-on au plus haut niveau.

Il n'en fallait pas plus pour soulever l'inquiétude des syndicalistes français, à Clermont-Ferrand, au siège, mais aussi sur d'autres sites.

"Michelin mène actuellement différentes études en France visant à réduire les effectifs dans plusieurs secteurs (ingénierie, bureaux d'études, achats, service paie etc...). Plusieurs centaines de salariés seront touchés. Des fermetures de centres, avec suppressions de postes sont en cours, dans la logistique", croit savoir Jean-Michel Gilles, secrétaire général de la CGT à Clermont-Ferrand.

"Cela ne présage rien de bon".

Des craintes immédiatement balayées par la direction de Bibendum.

"Dans son plan stratégique Michelin prévoit d'investir dans ses usines françaises 800 millions d'euros d'ici à 2019, dont 520 M€ ont déjà été réalisés. Il n'y a aucune inquiétude à avoir, ni à Blavozy, ni à Roanne par exemple, où nous venons d'investir 80 M€ pour relancer le site qui était menacé il y a encore deux ans", rassure un porte-parole du groupe.

Pourtant du côté de l'usine de Blavozy, près du Puy-en-Velay, en Haute-Loire, qui produit des pneus génie civil, les salariés savent bien que ce marché est en plein marasme, après avoir connu de fortes hausses ces dernières années.

"Forcément lorsqu'il y a de telles annonces, nous ne pouvons qu'être inquiets, assure Hervé Bancel, délégué syndical CGT Blavozy. Cette année nous allons produire 22.000 tonnes, alors que notre plan de charge prévoyait 29.000 tonnes au début 2015, sachant que la capacité totale de notre site est de 45.000 tonnes... Nous aurons aussi une dizaine de jours d'arrêt de la production d'ici la fin de l'année. Cela ne présage rien de bon".

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